En secondaire IV, je serais bien en peine de vous dire pourquoi, j'avais un jour décidé de remplir l'agenda de NotreMatelot de mon écriture. Chaque page. J'ai eu l'occasion de feuilleter cet agenda cet après-midi (parce que oui, vingt ans et trois enfants plus tard, NotreMatelot a toujours l'agenda en sa possession) et vraiment, ya de la niaiserie (et du François Pérusse) au pouce carré là-dedans, gang.
Ce qui m'amène à ma quote du jour :
Quartz (lisant un passage de l'agenda) : "Sais-tu, je viens de regarder ça, pis c'est laid, un bras." C'est vraiment n'importe quoi.
NotreMatelot : C'est ce que je me souviens de toi, ça, Quartz! Tu as peut-être changé, mais les souvenirs que j'ai de toi, c'est ÇA!
Saturday, September 01, 2018
Sunday, August 26, 2018
Ce soir, un programme double dans la catégorie vie de parent, chapitre rentrée scolaire -
1. Passer de longuesheures minutes sur le net pour essayer de savoir comment je peux ben savoir si les souliers que j'ai dans les mains ont ou pas une foutue semelle non marquante, frotter un tas de souliers différents sur la céramique, sur le bois franc et sur un carton blanc pour essayer de parvenir à une réponse fiable, continuer de douter, puis éclater d'un rire victorieux quand je finis par tomber sur la mention "semelle non marquante" en-dessous de la boîte.
Se sentir un peu moins victorieuse plus tard à la lecture de la mention, un peu plus loin, "certains produits peuvent ne pas comporter toutes les caractéristiques énumérées".
Mais maintenant que j'ai vu que c'est écrit sur la boîte, je n'éprouve plus aucune réticence à envoyer les souliers à l'école pour un essai in the wild.
2. J'ai réalisé dans les derniers jours que Coco fera son entrée à l'école avec un sac à dos Burton, une casquette Under Armour, des souliers Geox et une boîte à lunch SoYoung. Ça fesse un peu. Bon, je dois quand même préciser que nous n'avons payé pour tous ces trucs, parce que je suis passée maître dans l'art de trouver des deals, autant, ou moins, que ce que nous aurions payé pour les modèles de marques moins haut de gamme, mais reste que je peux vous garantir que je n'étais pas porteuse d'autant de marques au pouce carré à cinq ans, personnellement.
Non, chez nous, mis à part une période quand j'étais très petite où nous allions à Walt Disney tous les ans, nous n'avions pas ben ben d'argent. Nous ne prenions pas de vacances, nous ne sortions pas au resto, nous n'accumulions pas les vêtements ou les souliers. Sauf que ça n'a jamais empêché mes parents de trouver de l'argent là où il n'y en avait pas pour moi. J'ai suivi des cours de piano pendant dix ans, des cours de chant pendant deux, je suis allée à l'école privée, j'ai étudié à l'université. Parce que mes parents, ils avaient décidé que je n'aurais pas la même vie qu'eux.
Ça ne fait que très peu de temps que j'ai finalement compris ça. Parce que ça semble normal que les parents veuillent que leurs enfants étudient et décrochent une bonne job, mais disons que quand le parent est avocat, ben l'enfant part avec une longueur d'avance sur la petite fille qui a un père tireur de joints et une mère femme de ménage. Dans le premier cas, l'objectif est simplement que l'enfant demeure dans la même classe sociale que ses parents, alors que dans le deuxième, il s'agit de faire monter l'enfant jusqu'à la classe sociale supérieure. Pis ça, gang, c'est pas évident, parce que la classe sociale supérieure, en général, on n'y a juste pas accès à moins d'y être. Et si on ne l'a pas vécu, ça, on ne le comprend pas, mais je vous garantis que les familles de mes amies de l'école privée, elles ne ressemblaient pas du tout à la mienne. Et aujourd'hui, vingt ans plus tard, parfois, ce privilège-là, celui de ceux qui ont grandi dans la ouate sans rien voir de l'extérieur et qui considèrent comme une normalité une réalité qui ne correspond pas à celle de la majorité, il est encore là, avec des néons au cou. C'est sans doute pour ça que je déteste tant que le fake. Parce que le fake, c'est un luxe. C'est un foutu luxe de pouvoir faire de la rhétorique et de la théorie sur la vie des uns et des autres, ou en général, en se targuant d'en connaître autant juste parce qu'on a des diplômes.
Tout ça pour dire que quand je regarde le kit de rentrée scolaire de Coco, je me rends compte que mes parents ont atteint leur but, et je me sens une solide responsabilité, une de plus, de lui faire prendre conscience de son privilège, un de plus.
1. Passer de longues
Se sentir un peu moins victorieuse plus tard à la lecture de la mention, un peu plus loin, "certains produits peuvent ne pas comporter toutes les caractéristiques énumérées".
Mais maintenant que j'ai vu que c'est écrit sur la boîte, je n'éprouve plus aucune réticence à envoyer les souliers à l'école pour un essai in the wild.
2. J'ai réalisé dans les derniers jours que Coco fera son entrée à l'école avec un sac à dos Burton, une casquette Under Armour, des souliers Geox et une boîte à lunch SoYoung. Ça fesse un peu. Bon, je dois quand même préciser que nous n'avons payé pour tous ces trucs, parce que je suis passée maître dans l'art de trouver des deals, autant, ou moins, que ce que nous aurions payé pour les modèles de marques moins haut de gamme, mais reste que je peux vous garantir que je n'étais pas porteuse d'autant de marques au pouce carré à cinq ans, personnellement.
Non, chez nous, mis à part une période quand j'étais très petite où nous allions à Walt Disney tous les ans, nous n'avions pas ben ben d'argent. Nous ne prenions pas de vacances, nous ne sortions pas au resto, nous n'accumulions pas les vêtements ou les souliers. Sauf que ça n'a jamais empêché mes parents de trouver de l'argent là où il n'y en avait pas pour moi. J'ai suivi des cours de piano pendant dix ans, des cours de chant pendant deux, je suis allée à l'école privée, j'ai étudié à l'université. Parce que mes parents, ils avaient décidé que je n'aurais pas la même vie qu'eux.
Ça ne fait que très peu de temps que j'ai finalement compris ça. Parce que ça semble normal que les parents veuillent que leurs enfants étudient et décrochent une bonne job, mais disons que quand le parent est avocat, ben l'enfant part avec une longueur d'avance sur la petite fille qui a un père tireur de joints et une mère femme de ménage. Dans le premier cas, l'objectif est simplement que l'enfant demeure dans la même classe sociale que ses parents, alors que dans le deuxième, il s'agit de faire monter l'enfant jusqu'à la classe sociale supérieure. Pis ça, gang, c'est pas évident, parce que la classe sociale supérieure, en général, on n'y a juste pas accès à moins d'y être. Et si on ne l'a pas vécu, ça, on ne le comprend pas, mais je vous garantis que les familles de mes amies de l'école privée, elles ne ressemblaient pas du tout à la mienne. Et aujourd'hui, vingt ans plus tard, parfois, ce privilège-là, celui de ceux qui ont grandi dans la ouate sans rien voir de l'extérieur et qui considèrent comme une normalité une réalité qui ne correspond pas à celle de la majorité, il est encore là, avec des néons au cou. C'est sans doute pour ça que je déteste tant que le fake. Parce que le fake, c'est un luxe. C'est un foutu luxe de pouvoir faire de la rhétorique et de la théorie sur la vie des uns et des autres, ou en général, en se targuant d'en connaître autant juste parce qu'on a des diplômes.
Tout ça pour dire que quand je regarde le kit de rentrée scolaire de Coco, je me rends compte que mes parents ont atteint leur but, et je me sens une solide responsabilité, une de plus, de lui faire prendre conscience de son privilège, un de plus.
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Motherhood,
Ramblings
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