Saturday, October 14, 2006

Dans les derniers jours, je me suis remise un peu au piano. Remise comme dans je sors partition après partition et je vois si, à vue, je la massacre ou j'arrive à quelque chose de quand même honnête.

Je suis contente de voir que je suis pas trop rouillée, que ma lecture fonctionne toujours plutôt bien et que mes notions de rythme me reviennent peu à peu (comme j'ai toujours été pourrie en rythme, faut pas s'attendre à des miracles du jour au lendemain). Par contre, les notes très basses en clef de fa (lire : les foutus notes en bas de la portée) me font toujours autant chier, je vais devoir remonter des études et refaire des gammes et des arpèges si je veux reprendre le beau contrôle que j'avais de mes doigts (beurk - quoique les gammes en deux contre trois, c'était amusant) et le fait que le maudit ré bémol central ne fonctionne plus m'écoeure au plus haut point.

Hier soir, j'ai ressorti Fur Elise, que j'avais joué en sixième année. Jouer Fur Elise, c'était vraiment un idéal pour chacune des élèves de ma professeur de l'époque (parce que chaque pièce ne pouvait être montée que par une seule élève par année) et c'était un idéal qui paraissait très lointain - sixième année !

Pour vous situer, après quelques mois de cours préparatoire, vous arrivez en première année. C'est disons en quatrième que vous arrivez à jouer des trucs bien et pas ridiculement simples. Par conséquent, une pièce de sixième, à mon sens du moins, c'est encore quelque chose de pas très compliqué. En tk, Fur Elise, c'est vraiment pas compliqué.

Ensuite, j'ai sorti la Sonate à la lune, une pièce que j'ai jamais montée dans le cadre de mes cours, mais dont je m'étais procurée la partition. J'ai commencé à la jouer tranquillement pour voir où je pouvais me rendre et j'en suis également venue à la conclusion que c'est aussi une pièce assez simple. À part le fait qu'elle porte la foutue armure chiante fa-do-sol-ré dièses, le principe est plutôt simple.

Je suis donc plutôt déçue de Beethoven. J'ai monté une de ses sonates en huitième année, une vraie sonate de 5 pages qui sonnait bien et qui était aussi pas mal chiante - ça, c'est du Beethoven.

Ce qui m'amène à la réflexion suivante : quelles sont les pièces classiques les plus connues par le grand public ? Rapidement, je peux vous nommer Fur Elise et la Sonate à la lune, de Beethoven, Ah vous dirais-je maman, le Rondo alla Turca et le Menuet 40 de Mozart, le Blue Danube de Strauss... Ce sont toutes des pièces plutôt simples. C'est décevant. Et ça m'intrigue, je dois avouer.
Je sors des boules-à-mittes des trucs qui devraient sans doute y rester, mais m'en fiche...

I feel like I've been blown apart
There are pieces here
I dont know where they go
I dont know where they go
Kiss me on my salty lips
Bet you'll feel a little crazy
But for me, we'll be famous on TV
Would it be my fault if I could turn you on
Would I be so bad if I could turn you on
When I kiss your mouth, I want to taste it
Turn you upside down, don't wanna waste it
I jump on you, you jump on me
You pushed me out and even though you know I love you
I feel inclined to slap you in the mouth
When I kiss your salty lips
You will feel a little crazy
But for me, I'll be famous on TV
Would it be my fault if I could turn you on
Would I be so bad if I could turn you on
When I kiss your mouth, I want to taste it
Turn you upside down, don't wanna waste it
Would it be my fault if I could turn you on
Would I be so bad if I could turn you on
When I kiss your mouth, I want to taste it
Turn you upside down, don't wanna waste it
Now will it be my fault
If I take your love and throw it wide
You might restrain me
But could you really blame me
And you will feel you're blown apart
All the pieces there will fit to make you whole
And I know where they go
Would it be my fault if I could turn you on
Would I be so bad if I could turn you on
When I kiss your mouth, I want to taste it
Turn you upside down, don't wanna waste it
When I kiss your mouth, I want to taste it
Turn you upside down, don't wanna waste it
When I kiss your mouth, I want to taste it
Turn you upside down, don't wanna waste it
La bonne nouvelle, c'est que les Canadiens jouent ce soir, et ils jouent contre Ottawa.

Ce qui veut dire que je assurée de pouvoir voir la game si je le souhaite !

Friday, October 13, 2006

The one thing I will concede -

A little while ago, I asked a general opinion from my therapist, aka Rob.

He said that sometimes people are insensitive, but not intentionally malicious. In other words, although their actions will hurt you, that was never the point.

At first, I thought I already knew that. And well, I did, but mostly from a theorical point of view. Because after all, admitting that is too much like excusing hypocritical, egoistical and unworthy actions/people. Which I can't and won't do because once people have hurt you, they're extremely quick to come up with excuses and they certainly don't need my help.

However, because you can't let go of morals that quickly and I still value being true to myself and being fair (but I'm working on that), I will concede and accept that none of you (where "you" is directed at far many more people than one would think, although most of them won't feel concerned - and it is perfectly okay because my aim is not communication, here) ever meant to hurt me.

Make no mistake, though. I am not forgiving what's unforgivable. Because you had no intention of hurting me doesn't change the fact that you did it, that you knew you were doing it, that you made the conscious decision to do it and that I never mattered enough to you for you to make the slightest sacrifice for me.
C'est la première fois que j'habite seule. En fait, dès que j'aurai des moyens financiers un peu plus lousses, j'ai l'intention d'adopter une chatte que j'appellerai Sambuca (par conséquent, si vous entendez parler de chatons à donner dans les prochains mois, faites-moi signe), mais bon. C'est pas ça mon point.

Mon point, c'est que l'avantage principal d'avoir un homme dans la maison (ou même dans l'immeuble à logements puisque Grébiche est déjà monté chez nous demander à Peanut d'ouvrir un pot et que j'ai déjà demandé à DraG d'ouvrir ma porte patio gelée), c'est qu'il est génétiquement programmé pour aimer les tâches manuelles et même démontrer un certain talent pour celles-ci. Par conséquent, non seulement il montera vos meubles, il accrochera vos fans de plafond, il dévissera votre tuyauterie, il changera vos serrures, mais il sera également enchantée de recoller l'oreille cassée du Porcinet de votre serre-livres et il réparera votre vélo sans que vous ayez à le demander, un jour où vous ferez du temps supp au bureau.

Avant de déménager, j'avais compris (un certain jour où mon piercing de nombril avait sauté dans le drain du lavabo de salle de bain) qu'il allait me falloir des outils. Pendant que j'étais en Espagne, cet été, mon père a vu un giga coffre à outils en solde chez Canadian Tire (je vous ferais un lien mais le site est en maintenance) et il me l'a acheté, me promettant de le compléter avec quelques trucs qu'il possédait en double (ou en triple, rayez la mention inutile).

Le jour de mon emménagement, mon père ne finissait plus de s'extasier devant le tas de trucs qui se trouvaient dans le coffre à outils. J'en suis depuis venue à la conclusion que j'ai bel et bien un paquet de trucs (style une scie à métal) mais qu'ils sont tous plutôt cheaps.

D'abord, mon tournevis étoile, que j'ai exploité dans les dernières semaines avec tous mes meubles IKÉA, a commencé à s'émousser. En fait, c'est pas la pointe qui s'émousse et qui perd sa forme (heureusement !) mais bien la peinture argentée qui la recouvre qui s'effrite. Plutôt bizarre. Quand je suis retournée chez mes parents en fin de semaine passée, par conséquent, mon père m'a offert un paquet de 4 tournevis encore dans leur emballage (on voit à quel point il en a de spare) et m'a, par la même occasion, expliqué comment distinguer un tournevis cheap d'un tournevis de qualité.

Cette semaine, j'ai monté deux tables de chevet. Pour ce faire, j'ai dû utiliser ma base de tournevis aimantée avec une des genre 50 pointes qui se trouvent dans mon ultra-coffre. Or, au bout de quelques minutes, l'aimant qui se trouve au fond de la base de tournevis et qui retient la pointe s'est non seulement décollé du fond, mais aussi brisé en deux ! Heureusement, il est encore opérationnel et mon père m'a dit qu'il avait une deuxième base de tournevis chez lui.

Donc voilà, j'ai des outils cheaps.

Thursday, October 12, 2006

The thing about me you never got, or never wanted to see, honey, is that I always win. You asked for this outcome: after all, you should've known you could never measure up, not in a million years.

And what you've got that you might think you won down the line, you've got because I gave it up.

Once, you said it was pretty sad that what she thought she had wasn't real after all, and now I would have to add that even I had no idea how fake it really was and how much of it I owned - how much of it was mine if I just dared to ask.

But look, nothing's shattered yet and barely anyone has been hurt.
Statistique que vous souhaitez sans doute ignorer, mais astheure que moi, je le sais, je vais certainement pas avoir mal au coeur toute seule


Entendu à TQS : Dix pourcent du poids d'un oreiller après deux ans d'utilisation provient des acariens morts et vivants qui s'y trouvent, ainsi que de leurs excréments.

Wednesday, October 11, 2006

Parce que j'ai passé de longues périodes à écouter de la musique dernièrement (un trajet Montréal-Outaouais, c'est long), je suis un véritable juke-box ces temps-ci, c'est-à-dire que dès que je me réveille le matin, j'ai déjà une toune dans la tête.

Ce matin, c'était Sugar, de Tori Amos, où elle chante : And all the robins bring, bring me many things but sugar.
Et c'est seulement à ce moment-là, les amis, que j'ai réalisé que le nom de Robin, le célèbre acolyte de Batman, lui venait de l'anglais. Et que si Batman est "l'homme-chauve-souris", eh bien Robin, lui, est le "merle".
Non mais déjà que Robin était l'imbécile heureux qui faisait tout planter et que Batman devait constamment sauver, être en plus qualifié de merle ? Moi, j'aurais tout laissé tomber et j'aurais parti ma propre agence de superhéros.
I was going to go to bed over an hour ago but never made it.

I bought my two beside tables at IKEA this morning - I was going to wait until I started working and getting paid but my father volunteered to loan me the money because it is right now that I have time on my hands that I can spend mounting ceiling fans or asembling furniture. I asembled the first one during the evening - took me a whole hour. Asembling the table wasn't complicated but attaching it to the bed certainly was a bitch. Anyways. After I was done it was nine o'clock so I figured I should wait until tomorrow so as not to annoy the neighbors with the occasional noise I made with the hammer.

But instead of going to bed, I figured I had gotten good enough at asembling furniture that I might as well add challenge to it and do it silently.
So I now have my two bedside tables mounted on my bed. Thank you, thank you.

That was pretty much the last piece of furniture I'm getting until probably a month or two, so rest reassured that you will hear no more IKEA stories.

Tuesday, October 10, 2006

Everyone congratulate Rob & Pam on buying their first house!
*Étant donné que la majorité des gens de mon entourage ont un surnom de blog, j'ai résolu de référer à mes parents à l'aide des noms "Pa" et "Mom"... c'est de cette manière que je les appelle de toute manière et je trouve que ça leur donne une personnalité plus présente. J'avoue que j'ai de la difficulté à m'y faire, donc j'espère que vos prières m'accompagneront pendant la période de transition. Merci.

J'ai téléphoné à Mom cet après-midi, immédiatement après avoir réussi l'installation de ma fan de plafond parce que j'étais trop fière. Ces temps-ci et jusqu'à ce qu'elle obtienne son attestation, mes conversations avec elle aboutissent toujours sur quelques notions apprises au secondaire. Par exemple, aujourd'hui, on est revenues sur les problèmes mathématiques qui tournent autour du périmètre d'un cercle, sur la différence entre la constitution et la confédération, je lui ai expliqué un peu les conséquences sur la conquête de la Nouvelle-France par l'Angleterre et ensuite, j'ai décrit les rouages de la loi de l'offre et de la demande.

En raccrochant, je me suis fait la réflexion que tous ces foutus trucs qui ne m'intéressaient absolument pas (c'est-à-dire tout ce qu'on voyait en histoire, en géographie et en économie) quand j'étais au secondaire ont quand même leur utilité, au bout du compte. Et que je suis la première surprise de me rappeler de tout ça.

Quelle leçon y a-t-il à tirer de tout ça ?
J'ai mis de la musique quétaine pendant que j'installais la fan en me disant que ça m'aiderait à rester zen.

Ça tient à un fil
Fie-toi à moi pour le début, pour la fin
C'est pas ce qu'on imagine
On commencera par la fin du film
Pas besoin de compter les jours
Pas besoin de se faire la cour
Entre nous
C'est une histoire fermée à double tour
Une chambre où vole un parfum aigre-doux
D'où ça vient, je n'en sais rien du tout
C'est confidentiel
Ça se passe entre nous
Cet homme est fragile
Mais si fort malgré tout
Et je l'avoue
Je ne suis pas docile
Mais ce courant d'amour m'électrise
Pas besoin de compter les jours
Pas besoin de te faire la cour
Entre nous
C'est une histoire fermée à double tour
Une chambre où vole un parfum aigre-doux
D'où ça vient, je n'en sais rien du tout
C'est confidentiel
Ça se passe entre nous
Ça tient à un fil
On commencera par la fin du film
Ha!

Got to wonder why I ever thought I needed a man around to get what I thought were "heavy duty" tasks done.... But so far I've asembled my IKEA bed and my IKEA kitchen table and, yes, ladies and gentlemen, you won't believe it and frankly I wouldn't have either had I not seen it with my own two eyes, but this afternoon I mounted my ceiling fan in the kitchen.

There was very few swearing involved in the operation, but most of it was directed at the damn unscrewable screw already into the ceiling. When I finally got it out (after having tried about 4 different screwdrivers), everything went surprisingly well, except that I did need to warn this yellow-thingy-meant-for-holding-electrical-wires-together that when I'm standing on the kitchen table with a screwdriver in my mouth, holding a ceiling fan with both my hands wasn't a good time to repeatedly jump out of said fan onto the floor.

So the ceiling fan is now in working order and I am not proceeding to running it clockwise in hope that by tonight, room temperature will have increased a notch.

Now you guys get on your knees and worship me right fucking now. Thanks.
Wash away the thoughts inside
That keep my mind away from you
No more love and no more pride
And thoughts are all I have to do
Oh, remember when it rained
Felt the ground and looked up high
And called your name
Oh, remember when it rained
In the darkness I remain
Tears of hope run down my skin
Tears for you that will not dry
They magnify the one within
And let the outside slowly die
Oh. remember when it rained
Felt the ground and looked up high
And called your name
Oh, remember when it rained
In the water I remain
Running down, running down, running down
Running down, running down, running down
Running down

Monday, October 09, 2006

Dans un troisième étage, vous marchez sur la tête des gens.
Dans un sous-sol, vous vous faites marcher sur la tête. Et je trouve vraiment que mes voisins d'en haut marchent fort. Et je déteste quand ils montent ou descendent leurs escaliers en joggant parce que ça fait encore plus de bruit. Ça doit être le bloc qui est plus ou moins bien insonorisé... faudra que je m'en souvienne quand j'aurai un gars à qui faire la démonstration de l'ambiance que je peux créer dans ma chambre à coucher grâce au dimmer que j'ai découvert sur ma mini-chaîne stéréo l'autre jour.

Dans un troisième étage, quand vous vous levez le matin, il fait chaud. Vous enfilez donc une camisole, vous sortez dehors et vous vous rendez compte qu'il y avait une raison pour laquelle les gens que vous voyiez par la fenêtre avaient mis leur manteau : il fait frette.
Dans un sous-sol, vous vous levez le matin, il fait frette. Vous enfilez donc un gilet de laine par-dessus votre camisole, vous sortez dehors et vous vous rendez compte qu'il y avait une raison pour laquelle les gens que vous voyiez par la fenêtre étaient en T-shirt : il fait chaud.
C'est pas des jokes, aujourd'hui, j'ai ouvert les fenêtres et ça a élevé la température de ma cuisine de 3 degrés.
Ce qui m'amène à vous dire que je vais suivre la suggestion de Pa et de Peanut et que je vais installer une fan de plafond dans ma cuisine pour essayer de faire circuler la chaleur dans l'appartement et ainsi éviter de chauffer dès le début octobre. Et quand je dis "je vais installer", je veux dire "je vais essayer de l'installer moi-même parce que Pa sacre beaucoup trop à mon goût quand il gosse sur ce genre de truc et que Peanut a pas les moyens de revenir me voir pour l'instant". Ma mère a tenté de me dissuader de m'essayer vu que "c'est de l'électricité, tu sais", MAIS elle oublie qu'une fille capable de monter un lit IKÉA et qui, de surcroît, a suivi avec brio un cours de physique électrique, est peut-être capable de pousser l'autonomie jusqu'à la pose d'une fan de plafond. Enfin, ça, je vous en donnerai des nouvelles.

Dans un troisième étage, les stores sont là surtout pour le look.
Dans un sous-sol, vous hésiterez quant au moment où vous pouvez ouvrir les rideaux car est-ce que vous avez vraiment envie que votre proprio vous aperçoive en pyjama, peignée tout croche, assise devant l'ordi à 10h le matin pendant qu'il tond le gazon ?
Il est toujours très perturbant (après tout ce temps, il faut vraiment que je me trouve des synonymes pour "troublant" et "traumatisant") de constater que certains sujets reviennent constamment dans vos conversations, peu importe avec qui vous discutez. Je sais pas si c'est l'inconscient collectif, mais on dirait que les sujets suivants refont tout le temps surface ces temps-ci. Troublez avec moi ?

1. Les seins, les miens, ceux des autres, comparaisons.
Vous voulez embarquer ? Je pourrais m'ouvrir un compte sur flickr, mettre toutes nos photos et on pourrait faire un sondage auprès de la population. Justement, il faut que je change mon mini-poll ci-haut.

2. Le fait que j'aie renié mes principes, ce que ça implique, ce que ça devrait impliquer (parfois on retombe alors dans le sujet 1), tentative de démonstration scientifique que j'ai encore quelques principes ou que je n'en ai réellement plus, sarcasme.
Celui-là, c'est un peu plus compréhensible qu'il revienne dans mes conversations puisqu'en quelque part, c'est moi qui ait ouvert la porte. Cependant, comme j'étais la seule personne morale de l'univers, j'aurais cru qu'on me féliciterait de m'être enfin réveillée.

3. Ce que je mange, ce que je ne mange pas, quand, en quelle quantité et ce que je devrais m'acheter comme nourriture.
Ça, c'est une constante, dans ma vie, et je la catch vraiment pas. Mes amis et même mes patrons (!!!) portent une attention démesurée à ce qui entre dans mon système digestif ou pas et s'exclament soit que je mange tout le temps, soit que je mange pas assez à leur goût.
Ma mère s'y est mise dernièrement puisque ma première épicerie ici ne comptait pas beaucoup de viande... alors il faut que je la rassure : j'ai mis du boeuf haché dans mon chop suey ! j'ai mis du jambon dans mon grill-cheese de ce matin !
Ensuite, il y a la fameuse légende urbaine selon laquelle je suis super difficile. Ça a déjà été vrai, mais aujourd'hui, je me considère plus comme difficile. Ya bien des trucs que j'aime pas, mais je crois me situer dans la moyenne. Mais la légende a la vie dure : l'autre semaine, quand j'ai revu les filles de sciences santé, elles m'ont toutes demandé si j'étais encore aussi difficile. Faut dire que Cath F. a chez elle un vidéo de moi mangeant ma première olive... et de moi calant un verre d'eau après avoir mangé ma première olive.

Sunday, October 08, 2006

Le plus frustrant, en bout de ligne, je crois, c'est que -

Est-ce que j'ai pas fait l'impossible pour être mature (dixit une copine de traduction) et ne pas faire fondre le scellant ?

Est-ce que j'ai pas tout fait pour que tout demeure le plus possible comme auparavant ?

Est-ce que j'ai pas fait tout ce que je pouvais pour gâcher le moins de trucs possibles et pour faciliter la vie à tout le monde ?

Un jour, on m'a fait mal. Très mal. Et j'aurais certainement pu partir et revenir avec une armée sans aucune objectivité pour combattre et gagner. Je ne l'ai pas fait parce que je ne voulais pas une guerre, je voulais uniquement que les choses restent comme elles étaient, dans la mesure du possible.

À ce moment-là, j'aurais dû comprendre que réparer les pots cassés était quelque chose d'impossible. Que j'étais sans doute la seule à définir la douleur autrement que par l'opposition d'une victime et d'un bourreau. Car quand j'ai refusé d'être la victime et de désigner un bourreau à abattre, personne n'a compris et quelqu'un d'autre a suggéré un bourreau différent. L'idée ne m'avait même pas effleurée, mais elle semblait faire tant plaisir à tout le monde que j'ai accepté.

C'est pour cette raison que je ne devrais pas être surprise que cette personne, quand ç'eut été son tour d'être blessée, ait été aussi rapide à s'attribuer le rôle de la victime et à pointer du doigt non pas un seul, mais de multiples bourreaux.

Comment peut-on laisser quelqu'un puis le blâmer d'aller ailleurs ? Comment peut-on dire à quelqu'un "je ne t'aime pas et je ne veux pas être avec toi" puis raconter qu'il nous a brisé le coeur ? Comment peut-on regarder quelqu'un pleurer par notre faute, se détourner pour lui donner le coup de grâce puis dire que c'est lui le monstre ?

Oui, c'était sans doute mature de ma part d'essayer de continuer comme si de rien n'était, mais c'était surtout stupide de ma part de penser que pour tout le monde, l'amitié était plus importante que le foutu rôle de victime et la putain d'armée de poules sans tête qui vient avec.
Il faut que je parle d'un truc.

Je vous ai déjà confié que ma mère voulait terminer son secondaire. Pour l'instant, au lieu de suivre des cours pour obtenir un DES, elle va tenter de réussir une batterie de 7 examens qui lui donneront une attestation d'études secondaires. Ce sont des tests de français, d'anglais, de maths, d'économie, d'histoire, de géographie. Ya probablement autre chose aussi, mais bon, vous voyez le genre.

C'est pas pertinent, mais cette fin de semaine, j'ai encore aidé ma mère à faire des fractions et à résoudre de petits problèmes simples avec la formule de la circonférence d'un cercle. On a aussi commencé de l'algèbre et putain que c'était le fun l'algèbre avant qu'on embarque dans les intégrales. Fin de la digression.

La semaine dernière, ma mère m'énumérait un peu ce qu'il fallait qu'elle sache pour son examen de sciences humaines (qui englobe l'histoire, la géographie, etc, je crois bien). Elle me disait qu'elle devait connaître et pouvoir situer sur une carte les océans. Elle a enchaîné en me disant qu'elle avait appris par coeur que le Pacifique était à gauche de la carte et que l'Atlantique était au milieu (en ajoutant de façon croustillante qu'il y avait un autre Pacifique à droite - elle savait bien que c'était le même, je vous rassure, mais j'ai quand même ri comme une folle quand elle m'a dit ça). De mon côté, j'essaie d'expliquer à ma mère qu'elle sait déjà la majorité des trucs qu'elle est sensée savoir pour ses examens. J'ai donc voulu lui expliquer que si on lui donnait une carte, elle ne devrait pas avoir de problème à situer l'Océan Atlantique puisqu'elle sait que les provinces maritimes canadiennes sont situées dans l'Atlantique.

Et c'est là, tenez-vous bien, que j'ai appris que ma mère est incapable de situer les continents sur une carte.

J'ai eu un choc. On a tous appris ça au primaire - ça remonte à tellement loin, c'est tellement acquis que personnellement, j'ai l'impression que j'aurais pu retrouver le Canada sur une carte dès l'âge de huit mois. J'ai toujours cru que j'étais nulle en géographie parce que le nombre de pays que je pourrais situer avec justesse sur une carte est plutôt limité, mais je suis littéralement tombée des nues. Je ne savais pas qu'il était possible que quelqu'un ne parvienne pas à reconnaître immédiatement l'Afrique sur une carte. Et je dis pas ça pour me foutre de la gueule de ma mère, je le dis parce que je suis câlissement troublée. Vraiment. C'est un peu comme si quelqu'un m'annonçait qu'il ne sait pas lire ou écrire.

Alors en fin de semaine, j'ai sorti une carte du monde à ma mère et je lui ai demandé de me pointer le Québec.
Je vous dirai pas où elle a pointé, mais c'était pas du tout le Québec.

Alors hier après-midi, j'ai passé le trajet Casselman-Gatineau à lui faire réviser ses capitales et ses provinces et territoires canadiens.
C'est pas si mal pour une Montréalaise d'être ainsi exilée en Outaouais comme ça, d'un coup, sans transition, MAIS un côté requiert une longue période d'adaption (c'est ma prédiction parce qu'au bout d'une semaine, je m'y suis toujours pas faite).

Si je vous dis que l'Outaouais, c'est une région distincte de celle de Montréal, vous ne serez pas surpris. Je croyais que j'avais saisi ce concept d'emblée également, mais ce n'était pas le cas. Je veux bien être exilée à l'autre bout du monde, mais je veux continuer à faire partie du monde métropolitain, et voici quelques exemples qui vous feront peut-être comprendre à quel point non, l'Outaouais et Montréal ne font pas partie d'un ensemble commun (comme on apprenait en maths au primaire, les ensembles qui se recoupaient ou non, et les éléments qui faisaient partie de plusieurs ensembles) :

1. Vous écoutez les nouvelles, le soir. À Montréal, vous ne faites pas vraiment la différence entre le segment des nouvelles locales et internationales. En Outaouais, à 5h35 pile, le visage d'un total inconnu qui se présente comme étant Louka Jacques (pardon ?) vous raconte qu'à la suite de l'effondrement du pont de la Concorde, un député de la région de Gatineau a rassuré la population en affirmant qu'aucun danger de la sorte guettait les routes de l'Outaouais.
Réaction de l'exilée : mais on s'en tape !

2. Un certain samedi soir, on vous informe que les Canadiens affrontent Toronto et que le score est maintenant de 2-1. Vous allumez votre télé et syntonisez CBC afin de suivre la partie et vous lisez que le score est bel et bien de 2-1... mais il y a un problème : ce n'est pas la partie Montréal-Toronto qu'on présente aux téléspectateurs de l'Outaouais, mais bien la partie Ottawa-Buffalo !!!
Là, j'ai souffert. J'ai vraiment eu très mal. J'ai aucune envie de commencer à suivre les Sénateurs, moi....

3. Vous écoutez toujours les nouvelles, où on vous explique que le métro fêtera ses quarante ans et qu'à la date-anniversaire, le métro sera gratuit pour les usagers. De même, de nouvelles murales seront affichées et tout le tralala.... et vous, putain, vous, ça fait des années que vous prenez le métro de Montréal, dont trois de façon intensive et JAMAIS vous n'avez pu avoir droit à un trajet gratuit ! Vous n'avez jamais assisté à de grandes modifications, sauf le changement de nom inutile de la station Longueuil à Longueuil-Université de Sherbrooke ! Vous avez envie d'être là ce jour-là, vous, merde !

Donc voilà. Mesurez-vous, maintenant, à quel point l'Outaouais est une région distincte de celle de Montréal ?
J'ai des rideaux !

Et je les adore !
Dans les quelques semaines précédant mon départ, seules trois personnes ont paru être conscientes de mon déménagement imminent.

Dans les quelques semaines précédant mon départ, seules deux personnes ont offert de m'aider à déménager.

Dans les quelques mois précédant mon départ, seules deux personnes ont fait un effort pour me voir plus souvent pendant qu'il en était temps et m'ont demandé de rester. Cependant, comme une de ces personnes s'est révélée être une hypocrite de haut vol et une manipulatrice finie, je ne la compte pas. Je reformule, donc : une seule personne.

Deux personnes m'ont avertie de ne pas me faire de mal. Amusant.

Personne n'a souligné mon départ de quelque façon que ce soit.

Hormis mes parents, une seule personne s'est pointée ici la fin de semaine où j'ai emménagé.

Finalement, deux personnes ont pris des nouvelles de mon déménagement.

Je sais bien que je porte sur les nerfs de tout le monde quand je dis que je n'ai plus d'amis et les deux seuls amis qu'il me reste travaillent très fort pour essayer de me prouver le contraire. "Et X ? Et Y ?"

Alors je leur dis : "Tiens, je t'avais pas raconté ce que X m'a dit, l'autre jour ? Et puis voici ce que Y m'a écrit..." Et à chaque fois, ils sont bouches bés.

Ça prouve un paquet de trucs qui ne valent pas la peine que je les décrivent ici, mais ça prouve surtout qu'il est beaucoup plus facile que vous ne le croyiez de réussir une campagne de salissage sur quelqu'un. Je vais avouer que j'ai cru le contraire. Je vais avouer que je me suis inclinée dès le départ because I don't d i g n i f y that sort of low accusations. Et aussi parce que je n'ai pas ce besoin irrépressible d'avoir raison, d'être approuvée et de gagner. Car je n'ai pas trois ans et demi.

Il parait qu'à vaincre sans gloire, on triomphe sans honneur.
Mais je ne m'étendrai pas là-dessus parce que j'ai vraiment été idiote de croire pendant si longtemps que l'honneur avait la moindre signification pour qui que ce soit.
Je l'ai déjà dit : j'en ai entendu, j'en ai écouté, des mots. J'en ai cru certains, j'en ai rejeté d'autres. J'aime bien refaire le monde avec des mots, parfois, moi aussi, mais je suis consciente que c'est du toc - et des mots, je n'en veux plus. J'en ai eu assez. Je veux qu'on me montre, je veux qu'on me prouve.

Et vous m'avez tous prouvé. Félicitations.