Le plus frustrant, en bout de ligne, je crois, c'est que -
Est-ce que j'ai pas fait l'impossible pour être mature (dixit une copine de traduction) et ne pas faire fondre le scellant ?
Est-ce que j'ai pas tout fait pour que tout demeure le plus possible comme auparavant ?
Est-ce que j'ai pas fait tout ce que je pouvais pour gâcher le moins de trucs possibles et pour faciliter la vie à tout le monde ?
Un jour, on m'a fait mal. Très mal. Et j'aurais certainement pu partir et revenir avec une armée sans aucune objectivité pour combattre et gagner. Je ne l'ai pas fait parce que je ne voulais pas une guerre, je voulais uniquement que les choses restent comme elles étaient, dans la mesure du possible.
À ce moment-là, j'aurais dû comprendre que réparer les pots cassés était quelque chose d'impossible. Que j'étais sans doute la seule à définir la douleur autrement que par l'opposition d'une victime et d'un bourreau. Car quand j'ai refusé d'être la victime et de désigner un bourreau à abattre, personne n'a compris et quelqu'un d'autre a suggéré un bourreau différent. L'idée ne m'avait même pas effleurée, mais elle semblait faire tant plaisir à tout le monde que j'ai accepté.
C'est pour cette raison que je ne devrais pas être surprise que cette personne, quand ç'eut été son tour d'être blessée, ait été aussi rapide à s'attribuer le rôle de la victime et à pointer du doigt non pas un seul, mais de multiples bourreaux.
Comment peut-on laisser quelqu'un puis le blâmer d'aller ailleurs ? Comment peut-on dire à quelqu'un "je ne t'aime pas et je ne veux pas être avec toi" puis raconter qu'il nous a brisé le coeur ? Comment peut-on regarder quelqu'un pleurer par notre faute, se détourner pour lui donner le coup de grâce puis dire que c'est lui le monstre ?
Oui, c'était sans doute mature de ma part d'essayer de continuer comme si de rien n'était, mais c'était surtout stupide de ma part de penser que pour tout le monde, l'amitié était plus importante que le foutu rôle de victime et la putain d'armée de poules sans tête qui vient avec.
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