Arrrrgh !

Je viens de finir mon petit texte de français. Et merde ça me frustre !

On a passé 2 hres à s'obstiner sur les camps de concentrations nazis. On va encore passer 2 hres à faire la même chose la semaine prochaine, je pense. Mais qu'est-ce qu'ils pensent que ça donne ? Mais qu'est-ce qu'ils pensent que ça change ?

J'ai écrit mon opinion. J'ai fait de l'obstinage moi aussi. Mais je n'y crois pas. À quoi ça sert de s'obstiner quand personne n'a de réponse ? Personne n'a raison, personne ne sait !

Le prof dit qu'il déteste l'indifférence. Qu'il me déteste, moi, ça ne me fout rien. J'aime mieux être indifférente que de perdre mon temps à... je ne sais même pas à quoi en fait. Je ne vois pas l'utilité de ces débats-là. D'accord on apprend à s'exprimer et à donner notre opinion, j'étais déjà capable de faire ça avant, merci beaucoup. Mais qu'est-ce que ça donne d'essayer de trouver la vérité dans l'Holocauste ? Est-ce qu'il y en a une, de toute manière, une vérité ?

Moi, décidément, ça m'écoeure. Il fallait les voir se prendre au sérieux avec leurs grandes théories et tout... D'accord, peut-être qu'ils aiment ça, jaser de choses comme ça, moi aussi ça m'arrive des fois. Mais qu'est-ce qu'on a achevé de plus à la fin de ces deux heures-là ? Qu'est-ce qu'on a fait avancé ? Est-ce qu'il y a une différence entre l'action d'une personne indifférente et l'action d'un brasseur de vent ? Non.

On est tous sortis de ce cours-là avec nos problèmes, avec nos joies, et le monde était le même que quand nous sommes rentré dans la classe.

C'est peut-être moi qui ne comprend pas, c'est peut-être mon intelligence qui fonctionne mal. Alors je demande qu'on m'explique.

Je n'ai pas honte de dire que je me fous de bien des choses, et je ne suis pas gênée d'admettre que oui, je suis un peu égoïste. Oui, j'aime beaucoup mieux réfléchir sur moi-même que sur le monde. Au moins, quand je me concentre sur moi-même, je trouve des réponses de temps à autre. Et ça me mène en quelque part.

Ça ne me dérange pas de débattre tant que ce n'est pas d'une cause perdue. Si vous voulez vous obstiner sur le clonage, sur la peine de mort ou sur l'avortement, oubliez-moi. Vous ne pouvez pas changer le monde, il est trop pourri pour être sauvé, vous ne pouvez rien y faire. Vous ne pouvez pas résoudre un problème qui n'a pas de solution.

Ça ne me dérange pas d'essayer d'expliquer quelques concepts philosophiques à quelqu'un qui n'est pas d'accord, tant qu'on reste dans l'explication. Vous noterez d'ailleurs que ça nous permet tout aussi bien de nous apprendre à s'exprimer et à donner notre opinion. C'est juste un tout petit peu plus utile, et ça me tombe moins sur les nerfs.

Quand je pense que mon débat à moi sera sur le bien et le mal ! Vous parlez d'une cause perdue !

C'est peut-être moi qui est un peu trop existentialiste. Mais.
Vous me direz que j'ai tort ?