Ce sont les jours comme ça au travail qui donnent un tout souffle à l'expression «se pogner le beigne».

Quand c'est tranquille, à la job, vous devez vous trouver quelque chose à faire, et je suis devenue experte à m'inventer des cossins à faire...
Simplement, quand il n'y a ni lavage, ni vaisselle, ni tables à monter ou démonter, ni pudding chômeur à faire, et que tout ce que vous trouvez à faire consiste à manger 2 toasts en vous accotant sur le comptoir, c'est assez inusité.
Imaginez, moi qui me sentais encore moins sociable que d'habitude ce matin, j'ai eu une longue conversation avec un petit monsieur au comptoir, c'était franchement horrible, ça fait plus de 2 ans que je travaille là et ça m'était jamais arrivé, de m'arrêter de travailler pour jaser avec un client...

Enfin, j'ai eu le temps de faire un grand remue-ménage mental sur mes projets immédiats, ça faisait longtemps que j'avais pas fait ça non plus. Je me souviens que quand j'avais 15 ans, j'étais descendue en Beauce, et comme on m'avait avertie que le trajet prenait 3 heures, que je n'avais rien à faire et que je faisais le trajet avec des gens que je connaissais trop peu pour tenir une conversation (j'étais encore plus anti-sociale dans ce temps-là, c'est assez horrible), j'avais passé les 3 heures à essayer de faire le tour de tout ce que j'avais appris jusqu'à ce moment-là au secondaire. C'était très épuisant, et après 3 heures à penser roches sédimentaires, analyse grammaticale, superposition, etc, j'étais contente d'être arrivée à destination, et surtout très impressionnée d'avoir retenu autant de mes cours !