Ma journée d'hier aurait pu en contenir facilement deux ou trois, mais bon, ça ne s'est pas fait, alors je me lance :
J'ai donc commencé à travailler à neuf heures et demi et je suis partie à midi et demi, en courant, puisque j'avais dit à ma mère que je finirais à midi et que je ne voulais pas qu'elle commence
à s'inquiéter (si vous ne connaissez pas ma mère, vous ne pouvez pas comprendre). Mais bon, j'ai réussi à m'entendre avec mon boss à qui j'ai demandé de me confirmer que je travaillerais toujours à neuf heures et demi le lundi matin. Ce qu'il a fait. Il m'a aussi demandé de faire trois heures pour dépanner à chaque jeudi matin, ce qui n'est pas trop mal pour l'instant, mais qui le deviendra sûrement quand j'aurai beaucoup de travaux. On avisera à ce moment-là.
Suis arrivée chez mes parents vers 1:25 hre, pour qu'on puisse se rendre chez la vétérinaire.
Ce fut tout un travail de convaincre le chien de monter dans la voiture, entre autre parce que mon chien est claustrophobe et l'ouverture de la porte était trop étroite à son goût, et aussi parce que c'était assez haut et qu'il n'a plus très confiance en ses pattes arrières, et avec raison : elles ne le suivent plus et la plupart du temps, en montant ou descendant des escaliers, il manque son coup et se les frappe par terre. Il a plein de spot rougis sur les pattes, à la longue. Enfin, il a pris son élan et a réussi. C'est pour ça que c'est extraordinaire, un chien. Parce que ça fera n'importe quoi pour vous faire plaisir, même si ça lui fait peur, parce qu'il vous fait aveuglément confiance.
Le faire descendre de là fut légèrement plus compliqué parce que je ne pouvais pas l'aider : il fallait que je sorte moi-même du véhicule pour qu'il veuille me suivre, et si j'essayais de l'aider de l'extérieur, je faisais juste bloquer la porte. Il a sauté, s'est reçu sur une patte à l'envers, s'est fait mal.
Il a absolument refusé d'entrer chez le vétérinaire. Au début, je pensais que c'était la marche à franchir qui l'effrayait, alors je l'ai soulevé pour lui mettre les pattes avant dessus, et puis il a reculé ! Comme je déteste tirer un chien avec une laisse, il a fallu que je le prenne dans mes bras pour le faire entrer, devant une réceptionniste et une cliente amusées. Le chien s'est effondré par terre dès que je l'y ai posé, trop effrayé pour bouger de devant la porte. Me suis assis à côté de lui le temps qu'il reprenne un peu confiance et qu'il soit en état de se déplacer de lui même de quelques pieds... Yavait un maudit chien qui braillait comme si le ciel lui tombait dessus, sans arrêt, ce qui évidemment rassurait mon chien au plus haut point...
Enfin, ça a finit par être à nous, et encore une fois, j'ai dû ruser pour convaincre mon chien de me suivre à l'intérieur du bureau de la vétérinaire... Où il s'est pitché pour se laisser tomber tout croche, encore une fois, les deux pattes écartées, style split. La vétérinaire a vu ça, et nous a annoncé qu'elle aimerait mieux le faire sortir dehors pour voir comment il marchait. (après le temps que ça a pris le faire entrer dans la pièce, j'aurais aimé qu'il y reste plus d'une minute, moi)
On a sorti, et la vétérinaire nous a annoncé, tenez-vous bien, ça arrive juste à moi des trucs comme ça, que mon chien est en train de devenir paralysé.
QUOI ????
Cette paralysie est généralement due à une hernie discale ou alors, à une dégénérescence de la moelle épinière. D'une manière ou d'une autre, les influx nerveux ne se rendent plus jusque dans ses pattes : le chien n'a pas mal, pas du tout, il voit juste qu'il ne contrôle plus ses pattes et se sent pas très sûr de lui.
Moi, j'ai l'habitude de croire les gens sur parole, surtout quand on me parle de bio... Mais ma mère n'a pas étudié la bio, ne sait probablement pas ce qu'est un influx nerveux ou comment ça fonctionne, alors elle est restée boquée sur son idée d'arthrite pendant une bonne vingtaine de minutes... Car on croyait qu'il faisait de l'arthrite ou quelque chose du genre. Alors ma mère a parlé d'aspirine, de glucosamine et de griffe du diable, et la vétérinaire lui a répété à chaque fois que, si de l'arthrite est mêlé à ça, et c'est possible, ça ne pouvait que faire du bien, mais que le véritable problème n'est pas l'arthrite, mais la paralysie, qui est neurologique et pour laquelle on ne peut pas faire grand chose.
C'est finalement moi qui a demandé quel traitement on pouvait essayer, et c'est la cortisone. Il y a eu un cas (un, comme dans un seul) où la cortisone a renversé la paralysie et la petite chienne, au bout de deux ans, a encore des séquelles, mais se porte très bien. Par contre, il ne faut pas s'attendre à grand chose. On essait la cortisone pendant deux semaines, et s'il n'y a aucun effet, c'est qu'il n'y a rien à faire.
Avons donc ramené le chien (qui est sorti du vétérinaire en coup de vent), il a réussi à descendre du char comme un grand, sans se faire mal, et je me suis dépêchée de revenir chez moi pour aller souper à Montréal avec Émilie.
Avons dû manger et payer en environ 15 minutes (essayez de manger aussi rapidement sans avoir l'air dégueu, voir) puis je suis allée à mon cours... Ce fut un cours sans réelle surprise, mise à part la découverte du dromadaire domestiqué d'un gars du cours...
Enfin, en gros, ce qu'il faut retenir, c'est que d'une manière ou d'une autre, il va falloir faire tuer le chien quand il sera trop paralysé, et ça m'écoeure profondément. Suis tannée de faire tuer des animaux, moi. Surtout après avoir vu comment il avait peur hier, qu'il ne m'écoutait que parce qu'il avait confiance en moi et qu'il croyait que j'avais sûrement raison de lui faire faire ce que je lui faisais faire et que je ne lui ferais pas de mal. Merde, c'est sensé être correct, à la fin, de terrifier un animal qui vous fait confiance pour l'amener en quelque part, de le rassurer pour qu'il pense que tout va bien, que ça va bientôt être fini et qu'il va pouvoir retourner à la maison, manger un biscuit et courir dehors et tout simplement le tuer ? C'est sensé être bien de faire ça à un animal qui ne comprend pas ce qui se passe ? Tant qu'à ça, moi, j'aimerais mieux lui faire la piqûre moi-même, chez moi.
Pourtant c'est pas joli, un animal qui meure comme ça, il est là un instant, il attend, et puis tout à coup, il tombe et il est plus là. C'est juste ça, et c'est la seule impression que vous gardez (elleestjustetombée elleestjustetombée elleajusteTOMBÉ).
Je déteste les animaux parce que j'en n'ai pas vu un seul jusqu'à maintenant mourir gentiment de vieillesse. J'en ai vu se faire frapper ou écraser par une voiture, j'en ai vu tomber malade, ne plus manger et dépérir, j'en ai vu paralyser, j'en ai vu se noyer, j'en ai vu tomber du 20ème étage d'un appartement, mais yen n'a pas un tabarnak qui est mort de vieillesse.
Et c'est la même chose avec les gens, quand vous y pensez. Ya une seule personne de ma famille qui est morte depuis que je suis née, et c'est mon grand-père, et vous pensez bien qu'il a fallu qu'il choppe le cancer et qu'il dépérisse tranquillement lui aussi. Ça m'a pas fait grand chose, honnêtement, parce que mon grand-père m'a toujours ignorée, qu'il a toujours préféré ma cousine et son frère et qu'il ne m'a jamais parlé, mis à part "joyeux noël" et "bonne année" une année sur trois. Vous savez la seule fois où il m'a dit quelque chose, spontanément ? Il était à l'hôpital, et il avait tellement pris de médicament qu'il était gelé et il hallucinait quelque chose qui bougeait dans le coin de sa chambre. Sa femme lui a dit qu'il n'y avait rien qui bougeait, et quand il m'a vu observer le coin qu'il désignait, il m'a prise à témoin : "Tu vois ? Ça bouge, hein ?" Et qu'est-ce qu'il faut que vous répondiez à ça, bor-del ? C'est la seule et unique fois que je suis allée le voir avant qu'il meure, j'ai toujours refusé ensuite. Et je pense que j'aurais mieux aimé ne jamais y avoir été, que mon grand-père soit resté quelqu'un de silencieux qui se fichait de moi et qui restait dans son fauteuil sans rien dire tout le temps. À la place, je peux seulement me dire que la seule et unique câlisse de fois que mon grand-père m'a parlé, eh bien il était gelé comme une balle et il hallucinait.
En tk. J'aimerais ça qu'il y ait une seule foutue personne/animal sur cette terre qui ait la décence de mourir doucement, sans souffrir. Juste une.
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