Je me suis obstinée avec ma mère ce soir parce que, merde, elle est totalement inconsciente.
Elle m'obstine à présent que je ne lui ai jamais dit, quand j'étais au secondaire, que je voulais devenir traductrice. Mon père s'en souvient, mais elle me jure qu'elle ne le savait pas.
L'histoire, si vous ne la savez pas, c'est que moi, j'ai voulu être traductrice quand j'étais au secondaire, puis quand j'ai dit ça à ma mère, elle m'a dit qu'il n'y avait pas d'avenir là-dedans et de me trouver autre chose. C'est pour ça que je suis allée en sciences au cégep - mais ma mère essaie de me faire croire que je suis allée en sciences parce que je savais pas quoi faire. Non, je ne savais pas quoi faire, parce qu'on me disait qu'il fallait pas que je fasse ce que je voulais faire.
Donc, j'ai fait mes sciences, ça a été horrible, je me suis tapée la dépression de ma vie, je me suis battue avec de la chimie organique, des maths intégrales, Normand Théroux (ô l'horreur !), j'en suis même sortie avec une peur chronique des mini-tests - je l'acceptais sans trop de problèmes quand je me disais que ma mère assumait une part du blâme, mais c'est faux ! C'est complètement faux ! Elle ne sait pas et elle ne comprend MÊME PAS le rôle qu'elle a joué là-dedans ! Et c'est très démoralisant si vous voulez savoir !
Même une fois au cégep, quand j'ai compris que les sciences et moi, ça ne cliquait pas et ça ne cliquerait jamais et que j'ai commencé à reparler de traduction, ma mère avait encore la même attitude ! J'ai même fini par lui apporter un extrait de journal disant que les étudiants en lettres et langues étaient recherchés, ça ne suffisait pas ! Ça ne fait pas si longtemps, et elle a oublié ça aussi !
J'ai jamais demandé aux autres de s'estimer responsables de mes actes ni de ma vie, mais ça aide quand ils ne nient pas carrément leur rôle dans quelque chose ! Je serais JAMAIS allée en sciences si ma mère avait fermé sa grande gueule quand j'avais 14 ans, J A M A I S, et si au moins je savais qu'elle le savait, qu'elle mesurait un peu ce que moi, j'ai vécu pour essayer de lui faire plaisir, merde, eh bien, je pourrais en prendre pas mal !
Mais elle comprend pas, elle comprendra jamais, et moi, il va encore falloir que je passe le restant de ma vie à faire comme si tout était comme elle pense que c'est, bor-del...
Et quand ya des trucs comme ça qui arrivent, je mesure à quel point il était temps que je m'en aille de chez moi quand je suis enfin partie, à quel point je peux pas VIVRE près de ma mère, à quel point je vais certainement mourir s'il faut un jour que je retourne vivre là-bas.
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