Lundi matin, premier jour de mon nouveau travail. Je sais pas où j'avais la tête quand j'ai placé mon cadran la veille, mais pour une raison très obscure, j'avais comme fantasme qu'en me levant à 7h30, j'étais capable d'attrapper un autobus à 7h52... J'ai donc dû faire des choix déchirants puisque rater mon bus était hors de question... Alors j'ai choisi d'être peignée tout croche mais de me brosser les dents, et j'ai choisi d'être maquillée convenablement au lieu de déjeuner. À 7h52, j'attrappe mon autobus. À 8h08, j'en ressors et je tente de me diriger vers mon second autobus. Selon la carte que j'avais consultée chez moi, la rue M. sur laquelle je débarquais croisait, un peu plus haut, la rue H., sur laquelle se trouvait l'arrêt de mon deuxième autobus. Alors je monte, je monte.... me semble que je suis rendue haut et j'ai toujours pas croisé la rue que je cherche ! Je demande à deux personnes où est la rue, sans obtenir de réponse certaine. J'entre dans un McDo poser la même question. On n'est pas trop certain non plus. Je ressors, je tourne sur une rue et j'atteint la rue N, qui est sensé croiser H. également puisque c'est à ce croisement que, selon la légende, mon arrêt se trouverait. Je la suis donc dans un sens... puis dans l'autre.... j'ai fini par arrêter un monsieur, d'un air complètement désespérée, et lui a enfin été capable de m'indiquer la rue.
Quand je trouve enfin mon arrêt, ma montre indique 8h43. J'en suis encore rackée.
À l'arrêt, je consulte les heures des autobus. Je dois être à l'immeuble où se donne ma formation pour 9h et l'horaire indique que le dernier autobus qui passe avec justement 9h est à 8h41. J'arrive pas à le croire. Je viens tout juste de le rater. Putains de rues croches.... Je me retourne en bourassant et je crois entendre les anges chanter : l'autobus en question arrive !
Quand je finis par arriver à l'immeuble, il est 8h56. Je me présente aux gardiens de sécurité, qui me donnent une carte d'accès temporaire et m'indiquent à quel étage me rendre. Là, je salue une réceptionniste qui me donne le numéro de la salle où je dois aller et ajoute : "Je crois qu'ils vous attendent."
J'entre dans la salle : comme de fait, tout le monde est là, les animateurs comme les 13 autres stagiaires. Je me dirige vers la seule foutue chaise libre, celle devant laquelle mon nom est indiquée... On commence par les serments, de façon individuelle, dans une autre pièce. Pendant que j'attends, on m'indique la machine à café et les muffins. Je me réjouis : ça veut dire que ce n'est pas encore aujourd'hui que je tombe d'inanition.
Commence ensuite les présentations, où j'apprends que je suis non seulement la seule Montréalaise, mais également la seule étudiante coop. Ça veut dire que je suis la seule qui ai déjà mis les pieds au Bureau et qui en connaît le fonctionnement. Ça veut également dire que pendant les 20 minutes suivantes, dès qu'on fait référence au programme coop et à certains logiciels que je connais déjà, les animateurs me prennent à témoin. Je me sens définitivement comme la nerds à lunettes que tout le monde déteste et je me visualise passer le restant de ma vie toute seule, sans amis, dans mon petit cubicule, uniquement parce que je suis arrivée en retard à ma formation.
Heureusement, à la pause, tout se place et je discute avec les autres stagiaires. Les gens ont l'air corrects : personne ne m'a encore demandé si j'avais un chum sur lequel sauter le jour où ils seraient en manque d'attention et personne n'a commencé à raconter des mensonges sur mon compte.
Ensuite, on se dirige en taxi vers un autre immeuble où on doit faire prendre nos photos pour nos cartes d'identité... Ça a pris un temps fou mais heureusement, j'ai passé dans les premières et je suis revenue au premier immeuble pour diner avec les trois autres recrues qui travailleront dans la même section que moi.
Nous entrons donc dans la cafétéria. En m'asseoyant, je remarque vaguement une femme seule assise à une table au fond qui semble me regarder. J'ai un mauvais feeling et sans trop la regarder, je prends place dos à elle. Malheureusement, je dois me lever peu après pour aller chercher des napkins et en revenant, elle me fait un signe. Je n'ai donc pas le choix de la regarder.
Vous ne devinerez jamais qui c'était.
L'Achalante.
Je savais qu'elle avait déménagé dans la région en janvier, mais j'ignorais pour quelle section elle travaillait. C'est sûr que j'étais pas heureuse de la voir à ma première journée, mais en lui jetant un regard, j'ai posé l'hypothèse que si elle dînait dans cet immeuble, elle devait travailler dedans et que si cet immeuble-là n'est pas celui où moi je vais travailler, ça veut dire qu'on ne travaillera pas ensemble.
En discutant avec elle, je me suis assurée que j'aurais jamais besoin de la croiser, j'ai pris congé et je suis revenue à ma journée qui allait franchement pas si bien.
Je vais vous épargner les détails de l'après-midi car de la formation, c'est de la formation.
Je prends mon premier autobus pour revenir un peu avant 16h. Je débarque à l'arrêt que j'ai mis 35 minutes à trouver le matin même et putain, j'ai encore niaisé 20 minutes avant de trouver l'autre arrêt d'autobus.
Puis j'ai compris : sur une carte, les deux rues ont l'air de se croiser. Mais en réalité, l'une passe au-dessus de l'autre. Et comme il n'y a pas de signaux clamant "this is an overpass" sur les maps, moi, je l'ai pas deviné.
Ensuite j'ai pris un autobus qui débarquait relativement loin de chez moi et j'ai marché jusqu'à l'appart' - j'ai compté entre 1300 et 1400 pas, je crois.
Heureusement, depuis, je me suis trouvé un lift puisque mon collègue de section habite pas très loin de chez moi. Bon, ça lui a quand même pris 20 minutes se rendre ici ce matin à cause du traffic, mais ya sûrement moyen de faire ça de façon plus optimale.
Quelques mots de plus, car vous savez que j'aime les statistiques : parmi les autres recrues, yen n'a que 3 qui n'ont pas dû déménager pour le poste. Je suis la seule de Montréal, mais les autres viennent de Québec, de Toronto et du Nouveau-Brunswick. (Lift m'a d'ailleurs avoué que j'avais un accent - mais pas trop, un accent "bien", pour le citer - sur le chemin du retour et ça m'a troublée parce que quand lui parle, je n'entends pas d'accent. Il plogue bien tout plein de mots en anglais, mais ça, je suis habituée, c'est un pli que prennent tous les traducteurs et que je fais de mon mieux pour éviter.) Ya une seule anglophone. Ya que deux gars. Je suis dans les plus jeunes, ce qui me fait vraiment beaucoup de bien. On a une musicienne professionnelle, ce qui m'a beaucoup impressionnée.
Voilà le plus gros de l'histoire; quand je trouverai le temps d'avoir un peu plus de vie, je vous reviendrai.
Oh, mais je dois par contre souligner que je suis allée à l'épicerie ce soir, au bout de 2 semaines et demi, et que ça m'a coûté 55$... Je m'aime.
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