Hier soir, c'était l'arrivée de l'hiver. Avant-hier, il faisait 16, mais hier, c'était le premier décembre alors il fallait que ça soit une journée dégueulasse.
Quand je suis sortie du bureau, à 4h, je me suis dit que mon autobus habituel, qui me débarque au coin de la rue, serait sans doute en retard, mais que je pourrais simplement attrapper un des autobus qui me débarque au terminus, à 15 minutes de marche de chez moi. Après tout, il faisait pas si froid.
Mon bureau est à environ cinq coins de rue de mon arrêt d'autobus.
J'étais pas rendue au troisième que j'avais déjà compris que j'étais complètement folle d'envisager de marcher 15 minutes jusqu'à chez moi par ce temps de chien.
Il tombait de la pluie verglaçante, ce qui aurait pas été si tant pire s'il n'y avait pas eu le putain de vent.
Mon autobus n'a été qu'une dizaine de minutes en retard, finalement, ce qui veut dire que je l'ai attendu une quinzaine de minutes. C'est pas si long (bon, d'accord, moi, plus de dix minutes, je vire folle, mais je sais que dans l'absolu, c'est un délai raisonnable), mais pendant les deux-trois dernières minutes, mon moral était plutôt bas.
Il pleuvait tellement que mon manteau était saturé d'eau - quand votre manteau dégoûte sur vos pantalons, c'est très mauvais signe. Parlant de mes pantalons - je vous laisse imaginer dans quel était ils étaient, si même mon manteau doublé n'arrivait plus à en prendre. Non, mes pantalons ne sont pas doublés.
Je commençais tranquillement à ne plus sentir mes doigts et j'ai eu presque les larmes aux yeux en voyant arriver mon autobus.
Maintenant, posez-vous la question : qu'est-ce qu'on fait, dans un autobus?
On s'assoit.
Qu'est-ce que ça donne, quand on s'assoit sur un manteau gorgé d'eau?
Ça donne que la seule partie de votre corps qui n'était pas encore trempée, soit votre délicat postérieur, se joint au club.
Je devais avoir l'air aussi misérable que tous les gens qui embarquaient à chaque arrêt, ce qui ne m'a pas empêchée de pogner un fou rire extrêmement déplacé quand un homme s'est assis juste devant moi et a entrepris de tordre son chapeau. C'était juste hilarant : le pauvre gars mettait son chapeau sur la tête, se rendait compte que le chapeau lui dégoûtait sur la tête (et il avait pas long de cheveux sur la tête), alors il l'enlevait à nouveau, le tordait, lui redonnait doucement une forme correcte.... moi, j'ai jugé ça d'un comique achevé. Et j'ai eu beau essayer de le cacher, c'est pas facile d'être subtil, dans un autobus, quand vous êtes à trois pieds de l'objet de votre fou rire.
En plus, ce gars-là prend parfois l'autobus à mon arrêt, le matin. Bref.
Quand, au bout d'une demi-heure passée assise dans une flaque dos, j'ai dû me lever pour descendre de l'autobus et parcourir les 90 mètres qui me séparaient de mon cher appartement, chaud, sec et douillet, j'ai cru que je m'effondrerais dans une flaque de slush avant. Je me suis même ramassée avec de l'eau dans mes bottes - non mais ça fait 3 ans que j'ai ces bottes-là et c'est jamais arrivé !
Le dilemme a été intéressant quand je suis rentrée chez moi, par contre : qu'est-ce que j'enlève en premier : mes bottes, mon manteau ou mes pantalons? Le manteau dégoûte sur mes pantalons, qui dégoûtent sur mes bottes, mais si j'enlève pas mes bottes, je vais tout salir le plancher....
Je sais plus trop en faveur de quelle option j'ai fini par trancher, mais immédiatement après avoir enfilé un pyjama aussi chaud, sec et douillet que mon appartement, j'ai appelé mes parents pour faire pitié. Ça vous donne une idée du point où j'en étais : moi, contrairement à certaines personnes de ma connaissance, j'appelle jamais les gens pour faire pitié.
Heureusement, en arrivant, j'ai trouvé mon colis contenant mon coffret de Tori Amos entre ma porte et ma contre-porte. Je dis heureusement pour deux raisons : d'abord, ça m'a redonné un peu de joie et de bonheur, mais surtout, s'il avait pas été entre ma porte et ma contre-porte, il serait sûrement parti au vent ou avec la marée...
Pour continuer sur une tangente, ce matin, le jeune couple de Gauche qui habitait au troisième déménageait. Jeudi soir, la fille est venue me voir pour me demander d'enlever mon auto du parking ce matin pour qu'ils aient de la place pour leur camion de déménagement. J'ai donc mis mon cadran à 7h ce matin, j'ai attrappé mon manteau, mes bottes et me clefs et je suis sortie en pyjama pour aller mettre mon auto dans la rue avec comme but de retourner me coucher au plus vite.
Ha ! Mais il est tombé de la pluie verglaçante hier, si vous avez bien lu jusqu'ici ! J'ai donc déglacé mon auto à la butch vu que je la déplaçais sur quelques mètres uniquement, je me suis assise dedans pour me rendre compte que ma porte était gelée et refusait de se fermer, j'en ai conclu que j'allais devoir aller me promener un peu dans les environs (une voiture se réchauffe plus vite en roulant), je suis ressortie gratter mon auto de façon décente, mais finalement, ma porte a fini par clancher avant que cette dernière étape ne soit achevée.
Ça m'a encore permis de mesurer la chaleur, la sécheresse et le confort de mon appartement et, surtout, de mon lit, quand je suis revenue me coucher.
Donc, d'ici quelques mois, la Gauche de mon immeuble devrait recevoir un nouveau locataire. Si je suis chanceuse, ce sera le gars en uniforme que je suis sensée marier...!
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