Je n'ai jamais défini exactement ce que j'entendais par "mâle moderne" - en grande partie parce que je croyais pas que ça deviendrait un sujet récurrent au point de se mériter une catégorie quand j'ai commencé à faire mes chroniques à ce sujet. Vous l'avez sans doute déduit, mais j'aime bien que les choses soient faites dans les formes, ainsi :
Le mâle moderne est simplement le mâle de ma génération, soit celui qui est né dans les années 80.
Le mâle de la génération précédente est le père du mâle moderne, tout simplement, né dans les années 50.
Maintenant que ce point est tiré au clair, voici quelques réflexions supplémentaires à leur propos.
D'abord, le mâle moderne ne semble pas avoir conscience de son identité et, s'il est poussé par un désir de se vendre, pour quelque raison que ce soit, il s'empressera d'essayer de vous démontrer qu'il est meilleur que le mâle moderne que vous décrivez.
Ce qui est peut-être le cas, ne vous méprenez pas. Mes chroniques sur le mâle moderne, quoiqu'inspirées de la réalité, sont exécutées par une professionnelle en circuit fermé, ne doivent pas être imitées à la maison et visent d'abord un but de divertissement. Quoique jusqu'à présent, aucun des mâles modernes ayant tenté de me convaincre de sa supériorité n'a vraiment réussi. Mais ne vous inquiétez pas, chers mâles modernes, je ne vous en apprécie pas moins. J'aime beaucoup le mâle moderne, en réalité. Je l'adore, même. En fait, même en faisant abstraction de tous ses avantages au point de vue de la vie amoureuse et de la survie de l'espèce, le mâle moderne tel que je le connais est l'une de mes principales raisons de vivre. So there.
Une des raisons pour lesquelles j'aime tant le mâle moderne est sans doute parce que le mâle de la génération précédente - qui possède de grandes qualités bien à lui, je le sais - me tombe sur les nerfs de façon incroyable quand il s'y met. Le mâle de la génération précédente est extraordinairement borné. Le mâle de la génération précédente a été élevé en croyant qu'il était le maître du monde et que tout lui était dû. Il croit également qu'il a raison sur tout (et à mon grand dam, c'est souvent le cas), mais en vieillissant, il exagère de plus en plus.
J'ai organisé un petit souper de famille chez moi hier soir. J'aime beaucoup cuisiner et recevoir et j'aime essayer de nouvelles recettes. Quand je reçois, j'essaie de choisir quelque chose qui plaira à tous. Quand j'essaie une nouvelle recette au quotidien, j'obtiens généralement l'approbation du mâle qui subira ma tentative, mais la règle est claire : je me donne la peine de faire à manger, alors toi tu manges et tu te tais. Bon, d'accord, j'exagère, c'est plutôt : t'es pas obligé d'aimer ça et tu peux me le dire si tu veux plus jamais que j'en refasse, mais c'est dans ton assiette et c'est ça que tu manges. Voilà.
Le mâle de la génération précédente clash avec ce principe parce qu'il est plutôt du genre à prendre une bouchée, à grimacer et à aller jeter le restant de son assiette à la poubelle en maugréant que "c'est pas mangeable". De plus, ce mâle-là croit dur comme fer qu'un repas ne peut être constitué que selon une seule recette : de la viande, pis des patates.
Pa : Qu'est-ce que tu fais pour souper ?
Quartz : Du rôti de porc.
Pa : Est-ce que tu fais des petites patates brunes avec ça ?
Quartz : Non.
Pa : Ben oui.
Quartz : Ben non.
Pa : Ben oui.
Quartz : Je fais des pâtes et de la salade. J'en n'ai pas, de patates.
Pa : Ben là !
Je tiens à souligner que si Pa m'avait proposé de faire des patates la semaine dernière, j'en aurais fait. C'est juste plus le temps de faire une proposition à deux heures du souper.
En entrant dans la maison, le mâle de la génération précédente est également du genre à chialer que j'ai mis trop d'ail sur mon rôti parce que ça sent trop fort. Le mâle de la génération précédente n'aime pas les tostitos. Le mâle de la génération précédente est également très déçu de ne pas trouver de Revelo ou de sandwiches à la crème glacée dans votre congélateur. Bref, le mâle de la génération précédente est extrêmement déstabilisé quand vos habitudes alimentaires ne sont pas exactement les mêmes que les siennes et il n'est pas ouvert à la nouveauté.
Heureusement que je ne suis pas de cette génération-là, parce que j'aurais décidé de rester vieille fille plutôt que de devoir endurer une telle plaie.
Mâle moderne, je t'aime !
No comments:
Post a Comment