Je crois être de nature plutôt complaisante, dans le sens que je n'ai jamais eu de problème à respecter les gens qui ont des opinions ou des valeurs différentes des miennes. En d'autres mots, je n'exige pas des gens qu'ils partagent mes idées. Je n'essaie de convertir personne à mes méthodes et, du moment que les autres ne tentent pas de me convaincre qu'ils ont raison, on peut s'entendre.
C'est normal, non ? Après tout, peu m'importe que les autres aient des valeurs opposées aux miennes, tant et aussi longtemps que cela ne m'affecte pas. Du moins, c'est ce que j'ai toujours pensé, chaque fois que je me retrouvais à côtoyer des gens dont la façon de penser était diamétralement opposée à la mienne.
Mais depuis de longues semaines, je me demande : est-ce que c'est vraiment réaliste de croire qu'il est possible de côtoyer des gens sans que leurs valeurs ne finissent par empiéter sur votre vie ?
Ce qui m'horripile particulièrement, chez les gens, c'est le matérialisme et le syndrôme de la princesse (qui, notez-le bien, peut affecter le genre masculin autant que le genre féminin). J'ai beaucoup de difficultés avec ça, honnêtement. Mais vraiment beaucoup. Je suis fondamentalement contre le surplus de possession, l'excès de luxe et l'idée que les autres fassent les trucs à ma place.
Mais si ça vous rend heureux de posséder un divan à 3000$ ou de régenter les moindres mouvements de votre significant other, qu'est-ce que ça peut bien me faire ?
Vite, comme ça : rien du tout. D'où ma conclusion que je peux m'entendre avec les gens matérialistes et se croyant issus de la royauté.
Or, et c'est pourquoi je tourne et je retourne la question sus-mentionnée dans ma tête depuis un bon bout, je commence à croire que c'est utopique de croire que les valeurs des autres n'empiètent jamais sur vos plates-bandes.
J'ai encore vu des valeurs s'entrechoquer durement la semaine dernière, et j'ai vu une personne avoir beaucoup de peine des suites de cet accrochage-là. Ma première réaction en a été une d'étonnement pur : in-cro-ya-ble, c'était pas à moi que c'était arrivé, c'était pas moi qui me retrouvait en miettes, cette fois.
J'en ai déduit que j'avais malgré moi laissé des merdes de la classe inférieure m'infliger beaucoup plus de séquelles que je l'avais d'abord cru.
Ma deuxième réaction a été une vague de sympathie pour la personne affectée puisque mes valeurs personnelles correspondent beaucoup plus aux siennes qu'à celle de la personne qui lui a fait de la peine.
Ma troisième réaction est la cause de ce post-ci, c'est-à-dire que je commence sérieusement à douter qu'il soit possible de côtoyer des gens qui n'ont pas le même regard sur le monde que nous sans finir par avoir mal.
2 comments:
Je comprends très bien ton sentiment d'impuissance, et ton questionnement, vis-à-vis ce choc des valeurs. Il est normal et très sain.
Dans notre société, le respect des valeurs d'autrui n'est plus suffisant; certaines personnes et certains groupes (souvent minoritaires) pensent qu'ils n'obtiendront aucun respect s'ils n'imposent pas leurs valeurs aux autres. L'exemple que tu donnes est classique: un tierce parti, dont les valeurs sont minoritaires sur les deux autres, pense qu'il ne sera pas respecté s'il n'impose pas ses valeurs sur la majorité. Et cette majorité, pensant ne pas respecter l'autre, prend son trou la queue entre les jambes.
Si plus de gens suivaient ton cheminement sur cette question, on n'en serait pas rendu là aujourd'hui ("accomodements raisonnables", ...).
By the way, nice pussy(ies)! ;)
Cute kitten!
Le plus épeurant, dans tout ça, c'est que la majorité du temps, les gens qui vous écrasent ne le font pas par mauvaise foi, ni même consciemment, ce qui entraîne tous les beaux dialogues de sourds qu'on entend ces temps-ci un peu partout...
Si seulement tout le monde possédait la capacité de se remettre en question, peut-être qu'on avancerait en tant que société.
(Sambuca te remercie du compliment ! ;))
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