Je me souviens clairement d'un soir, alors que j'étais jeune, où j'ai tenté de concevoir ce que ça signifiait, d'être mort. Je me suis imaginée enterrée au cimetière, et j'ai imaginée la vie des autres continuer. Ensuite, j'ai essayé d'imaginer le fait que je n'aurais aucune conscience du fait que je n'étais plus là et que les autres continuaient leur vie. J'ai essayé d'imaginer mon inexistence. Et j'ai freaké, bien évidemment, parce que l'inexistence est un concept que l'on ne peut pas saisir lorsqu'on existe. En tk, moi, j'en suis incapable. Et c'est là que j'ai commencé à avoir peur.
Évidemment, j'ai simplement arrêté d'y penser en vieillissant, me disant que de ça valait pas la peine de m'en faire avec ça pusique le moment venu, je ne serais pas consciente.
Dans mon raisonnement, j'avais négligé de tenir compte du fait que souvent, on ne fait pas que mourir : on dépérit tranquillement et on voit la mort venir. Je ne sais pas comment j'ai pu l'oublier, ou refuser de le reconnaître, alors que je n'ai jamais vu qui que ce soit mourir d'une belle mort et que chaque fois, ça m'a rendue folle de rage.
Je ne suis pas croyante. Je crois en moi-même. J'aimerais croire en quelque chose de supérieur, d'une continuité après la mort, mais ça ressemble beaucoup trop à un truc que les hommes ont inventé pour se donner le courage de continuer pour que j'embarque. Si je pouvais croire à autre chose, ce serait sans doute mieux. Je n'aurais pas aussi peur.
Tout ça pour dire que je suis pas du tout la bonne personne vers qui se tourner lorsque vous, vous avez peur de la mort et que vous cherchez du réconfort. Vraiment pas.Tout ce que je peux dire, c'est que je comprends (et encore là, je pousse), et que je sais pas quoi dire, justement.
Notez bien que moi non plus, ya jamais personne qui m'a dit ce que je suis supposée faire quand on me demande d'appeler mon père qui pleure parce qu'il pense qu'il ne me reverra plus. Et je le sais pas d'instinct, ce qu'il faut dire, mais ça m'empêche pas de prendre le téléphone et d'écouter la sonnerie résonner sans me poser la question. Ya jamais rien ni personne qui m'a préparée pour ça, mais c'est pas grave parce que mon père non plus, ya jamais personne qui lui a dit qu'il finirait comme ça. Donc en quelque part, on est sur un pied d'égalité. Alors pourquoi la plupart des autres trouvent ça TROP FUCKING DIFFICILE POUR EUX et préfèrent rester terrés dans leur coin, hein? Ils attendent quoi, que mon père soit plus là? Ça va vraiment être plus facile à ce moment-là? C'est ça qui va leur permettre de dormir sur leurs deux oreilles sans que leur conscience leur crie qu'à cause d'eux, mon père est mort tout seul, et déçu d'eux? Dans des situations comme celle-là, on a pas deux chances de bien faire les choses, sacrament.
C'est complètement, absolument, crissement ridicule d'avoir 54 ans et de devoir de se sentir mal comme jamais, au point de souhaiter que ça finisse, mais d'être terrorisé à cette idée quand même. C'est ridiculement injuste que la vie nous impose ça alors que merde, on lui a jamais rien fait, nous, à la vie. On le sait, qu'on est petit, on le sait, qu'on est inutile, pas besoin de souffrir comme ça pour rien. Ya réellement de quoi en vouloir à la terre entière, mais me semble que ce devrait pas être permis. On peut pas mourir en maudit. Me semble que c'est la moindre des choses.
Mais non. Va toujours falloir qu'il y ait de quoi. TOC, alcoolisme, troubles alimentaires, dépression, automutilation, trahison, cancer - TOUJOURS DE QUOI.
Ally : Have you met God?
Billy : You, uh ... you have to sign some confidentiality agreements when you get up there.
Ally : Well, when you see Him, will you tell Him how much I hate Him?
Billy : That wouldn't be true.
Ally : Yes, it would.
4 comments:
je te comprends, et je sympathise. c'est tout ce qu'on peut faire être là. fuck les autres. fuck le reste. jusque dans la chambre où elle est morte les gens m'appelaient (moi, pas ma mère, non non) pour me dire "c'est trop dur, je sais pas quoi dire" euh, just show up and love her? like, this is SO NOT about you!
anyway. je te dis courage. un gros hug virtuel.
Accroche toi bien...
Aussi dur que ça puisse être, c'est important...
Les autres... Ça se passe de commentaire...
Merci, les filles. :)
J'ai eu des nouvelles par Mel.Je t'envoie tout mon soutien.
Bon courage. xxx
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