Quand on prend le transport en commun, on se rend très vite compte que Maman avait raison : il faut de tout pour faire un monde. Ya tellement du monde weird! Et ce, même quand on prend l'autobus unqiuement aux heures de pointe, avec des gens qui sont presque tous des professionnels qui se rendent au travail.
Il y a bien sûr les gens désagréables : ceux qui parlent fort, les hommes qui s'assoient en s'écartant les jambes au maximum, ceux qui restent debout dans un autobus bondé en bloquant l'unique place assise sans l'offrir à quelqu'un d'autre, ceux qui sont debouts dans l'allée et qui se penchent sur les gens assis pour pouvoir frotter la buée dans la fenêtre... ceux-là, il faut s'attendre à ce qu'ils soient là.
Il y a aussi le manque de civisme inexplicable : les gens qui sortent de l'autobus et s'arrêtent drette là pour fouiller dans leur sac, bloquant ainsi tous les autres qui veulent sortir; ceux qui sortent sans prendre la peine d'appuyer sur la barre qui tient la porte ouverte, ce qui fait que la personne derrière eux se fait fermer la porte au nez; ceux qui crient "EILLE" effrontément au chauffeur qui oublie de s'arrêter à leur arrêt...
Mais le plus divertissant, à mon avis, c'est de voir les gens chez qui l'autobus fait naître la terrible crainte de manquer l'autobus, manquer l'arrêt - c'est difficile à définir, mais ça semble être une anxiété relative au temps qui fait que les gens cessent d'agir de façon raisonnable. Par exemple, un matin où j'attendais l'autobus avec d'autres, à la queu-leue-leue, à un arrêt où passe une seule ligne d'autobus, je me suis faite dépasser par la dame qui attendait derrière moi alors que l'autobus était encore à deux bons coins de rue, et pour quelle raison, je vous en prie? Parce qu'en voyant l'autobus arriver, je ne me suis pas rapprochée de la pancarte d'arrêt. La madame est donc passée devant moi pour se rapprocher dudit panneau. Comme si l'autobus s'immobilisait exactement à la hauteur du panneau. Comme si elle risquait de manquer l'autobus si elle était pas le plus près possible du panneau. Comme si on s'en n'allait pas exactement à la même place, elle et moi...
J'ai à mon arrêt une dame qui souffre de ce stress-là, doublé d'une sorte de snobisme, et le résultat c'est que cette dame-là, quand l'autobus s'immobilise à l'arrêt, hé bien elle se GAROCHE pour monter à bord avant les autres. C'est hilarant parce qu'à l'endroit où je prends l'autobus, il reste toujours des places assises. Alors ça donne vraiment rien de monter en premier. Mais pour elle, c'est important. Passe encore quand c'est elle qui est la plus près de l'endroit où l'autobus s'arrête - sauf que même quand elle est à 8 pieds de la porte, elle se garroche pour rentrer en premier. Quand on y pense, c'est plutôt triste. Mais ça donne lieu à des situations vraiment comiques. Par exemple, récemment, Raiontzukai est monté dans l'autobus avant elle, parce que l'autobus s'était arrêté devant lui, tout simplement. Moi j'étais derrière et j'ai vu la Garocheuse s'arrêter sec quand il l'a "coupée". Elle était vraiment prise de court!
Mais le plus drôle, c'était ce matin; l'Africain dont j'ai déjà parlé était le plus près de la porte de l'autobus. Il a donc commencé à s'avancer pour y monter - sauf que, ce faisant, il s'est légère tourné vers l'arrière, vers sa fille qui prenait l'autobus aussi et qui le suivait.
C'est pour ça qu'il a pas vu la Garocheuse se garocher et qu'il lui est rentré dedans. J'ai failli mourir de rire. Et juste pour m'amuser, je pense qu'à partir de maintenant, je vais faire tout en mon pouvoir pour rentrer dans l'autobus avant elle...
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