C'est drôle, parce que des fois, on dirait que c'est toi qui as eu le plus de peine. Ou le plus longtemps.
Des fois, on dirait que c'est toi qui as été enseveli sous toute la nostalgie, tous les souvenirs, tous les déclencheurs. Des fois, on dirait que c'est toi qui n'as plus su passer à autre chose, toi qui as été incapable de te détacher.
Des fois, c'est comme si c'était toi qui avais été piétiné, toi qui avais eu mal. Des fois, c'est comme si c'était toi qui avais volé en éclats en te faisant nier toute ta valeur.
Des fois, c'est comme si tu étais pris, figé dans le temps, comme si tu vénérais une image, rendue quasi-parfaite par les années écoulées, même si elle ne correspond à aucune réalité.
Des fois, c'est comme si le processus n'avait jamais pris fin, pour toi. Comme si tu n'étais jamais arrivé à tout digérer, pour enfin tout oublier.
Des fois, c'est comme si tu ne tolérais pas ta propre insignifiance, l'instabilité de ta place et de ton rôle, la masse dans laquelle on se perd tous.
Des fois, c'est comme si tu aimais ça, te plonger dans des illusions, inventer des impossibilités, te créer des regrets, t'accrocher à des absences. Pour faire beau et poétique, pour t'écouter et t'en faire accroire. Et faire semblant. Peut-être parce que le faux se gère mieux que le vrai.
C'est drôle.
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