#moiaussi
Juste parce qu'il le faut.
Non, je n'ai pas de traumatisme. Chaque fois, je me suis tenue debout. J'ai dit "non", j'ai dit "lâche-moi", j'ai dit "tu penses sérieusement que je vais faire ça?" Je ne me suis jamais laissé faire.
Oui, il s'agit de trucs vraiment très mineurs. J'ai d'ailleurs hésité longtemps avant de m'inclure dans le cercle, parce qu'il me semblait que c'était peut-être déplacé. J'ai de la chance. Beaucoup de chance. Je ne veux rien enlever à celles qui ont véritablement souffert.
Mais si le terme "harcèlement sexuel" englobe tout un spectre, il n'en reste pas moins qu'il vise quand même ce genre de petits comportements que l'on qualifie trop souvent d'"insignifiants".
Oui, insignifiants. À mon sens, il est là, le message-clé. Chaque fois, tout le monde pensait que c'était normal. Ou, du moins, que c'était juste à moi de me défendre. Pas à l'autre de changer de comportement. Encore mieux : moi aussi, c'est ce que je pensais. Même que je pensais que, dans ma réponse au comportement, je me devais d'être gentille. Parce que l'autre était mon patron, ou un client, et que ces gens-là, on les traite avec respect, dans la vie.
Oui, sacrament. Je pensais que je devais respecter des gens qui me manquaient de respect de façon aussi flagrante, devant de multiples témoins, à de multiples reprises. Et les multiples témoins en question, ils n'ont jamais réagi. Ni mes patrons, ni mes clients. Jamais. Et aucune des victimes, parce que je n'étais pas la seule, n'a jamais, à ma connaissance, porté plainte. Moi non plus. Je n'ai même pas pensé que j'aurais pu le faire. Si j'avais été incapable de remettre ces gens-là à leur place, je crois que je me serais contentée de trouver un autre emploi. C'est ça, la solution qui me semblait logique à l'époque.
Pas étonnant que ces hommes-là ne se gênent même plus pour adopter ce type de comportement à la face du monde.
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