Je vous avais promis de vous en parler : au bureau, je me fais régulièrement traiter comme une adjointe.
Oh, pas dans le sens condescendant de la chose, non. Plutôt dans le sens peux-tu-me-dire-où-aller-à-qui-parler-où-vais-je-qui-suis-je?
J'arrive pas à l'expliquer, mais c'est vraiment une constante depuis mon retour de congé de maternité en 2016. Tout inconnu circulant sur l'étage est irrésistiblement attiré jusqu'à mon bureau, où il s'arrête pour me demander conseil : où est ma voisine de cubicule là, maintenant? où est situé tel bureau? puis-je signé pour accuser réception d'un colis - alors, qui peut le faire? telle personne travaille-t-elle encore ici? où est située l'imprimante couleur la plus près?
Ce n'est pas que je ne veuille pas rendre service, non. Mais j'aimerais bien que la tâche soit également répartie entre moi et mes QUATRE VOISINS DE CUBICULE IMMÉDIATS. Car, et c'est là que le mystère prend naissance, ces quatre personnes-là ne se font jamais, absolument jamais, déranger par ces gens-là. Je vous niaise pas : la semaine dernière, une dame qui cherchait le bureau d'une collègue est revenue sur ses pas me demander conseil après avoir constaté que ladite collègue n'était pas dans son bureau. Alors que cette collègue-là est également dotée de quatre voisins, tsé.
Ce matin, c'est même une collègue que je connais vaguement de vue qui est venue me demander où elle pourrait bien trouver un réviseur francophone sur l'étage. Le tout après avoir croisé physiquement un de mes voisins de cubicule immédiats. Alors que, de mon côté, ayant vu venir la chute, je m'étais installée tout à fait dos à l'entrée de mon cubicule lorsque je l'ai vue errer de façon incertaine, dans l'espoir de me rendre moins invitante. Puis en plus, si je dois vous le dire, la façon de trouver un réviseur francophone sur mon étage consiste à marcher le long des bureaux jusqu'à ce que vous en trouviez un.... je devrais pas avoir besoin d'intervenir.
Mais bon. Je suppose que l'univers essaie de m'envoyer un message et que, comme je m'obstine à ne pas le voir, il continue à m'envoyer des gens qui errent dans l'inconnu.
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