En revenant de la job, ce soir, Alex s'est mis à me pitcher des fleurs - pas simplement pour me pitcher des fleurs, plus en réfléchissant à haute voix et je me suis fermée la trappe pour ne pas lui péter sa bulle, mais :
Il a commencé à dire que tout ce que j'ai, c'est-à-dire la job, l'appart', le chum, l'auto, etc, eh bien, c'est pas tout le monde qui a ça et que moi, je travaille fort pour avoir ce que j'ai. En comparaison, ya des gens, comme lui, qui vont habiter chez leurs parents jusqu'à 25 ans avant de prendre des responsabilités d'adultes et tout ça.
Je déteste recevoir des fleurs de toute façon, et c'est pour ça que j'ai automatiquement tendance à être en désaccord avec tout ce qui pourrait m'avantager, mais cette fois, je m'excuse, c'est vraiment une question de perception.
Je n'ai pas travaillé pour être où je suis. Tout ça relève uniquement de la chance. D'accord, c'est pas trop mal, même moi, ça m'amuse de me dire que j'ai ma propre petite vie indépendante à mon âge, même si je suis aux études. Sauf que - et ça, Alex ne le sait pas - ce que j'ai, ma vie telle qu'elle est présentement, je ne l'ai jamais voulue.
Je me disais justement ce matin que dans la vie, rien ne fonctionne jamais comme vous le voulez, ou comme vous l'avez prévu.
Tenez, présentement, moi, j'étais sensée être à Ottawa. C'est pas grave que je n'y sois pas, mais à cause de ça, eh bien je vais être en stage encore à la session prochaine. Ça non plus, je ne voulais pas que ça arrive. D'accord, je vais rattrapper mes copains-copines de co-op en septembre prochain, mais quand même : c'est plus pareil. Des copains-copines de cours, quand vous les voyez plus, ça devient uniquement des connaissances, et en automne, ça sera beaucoup trop tard pour rattrapper ça. Est-ce que c'est la fin du monde ? Non - j'ai vécu la même chose avec les filles de sciences santé. Mais est-ce que c'est ce que je voulais ? Non plus.
Remontons dans le temps : je voulais même pas habiter avec Peanut tout de suite. Je voulais passer ma première année d'université en chambre, et puis habiter avec lui sporadiquement, dépendamment du lieu de mes stages. C'est pas grave, je suis pas plus mal d'habiter avec lui déjà, mais c'était pas ça mon plan, et j'ai pas travaillé pour arriver là.
Je suis chanceuse, parce que même si j'ai pas ce que je veux, tout fonctionne quand même bien - même extraordinairement bien aux yeux d'un observateur extérieur. Mais j'aime pas vraiment recevoir des félicitations quand tout relève, en réalité, uniquement de la chance.
Mais c'est la vie. J'avais écris, il y a quelques années, alors que j'étais fâchée contre mon légendaire voisin-à-grande-gueule, que je n'aimais pas me faire juger selon les standards autres que les miens. Le problème, c'est qu'on ne vous jugera jamais selon vos standards - c'est ce que Rob m'avait dit alors, et il avait raison. (j'ai un gourou virtuel, voyez ?) (remarquez que j'écris ça en français, suis pas folle quand même, faut pas commencer à dire aux hommes qu'ils ont raison, sinon, on ne finit plus de leur expliquer qu'ils ne sont pas des demi-dieux pour autant)
Bonne nuit !
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