Thursday, November 30, 2006

À propos de gentillesse et de ségrégation


J'en ai à parlé à quelques personnes de vive voix, mais ça vaut la peine que j'écrive sur la ségrégation dont je suis témoin dans mon immeuble à logements.

J'habite dans un six-logis : deux "colonnes" de trois appartements un sur l'autre. Or, nous avons chacun notre entrée privée, ce qui fait qu'on ne se croise jamais dans le hall. De plus, les trois logements de gauche on leur propre entrée de cours (parking) et les trois logements de droite en ont une autre. Il y a donc trois locataires que vous ne croiserez jamais en vous rendant à votre voiture. Encore mieux, la cours arrière est divisée en deux par une haie et chaque partie de cours renferme trois lockers. Par conséquent, vous ne croiserez jamais trois des locataires dans votre cours arrière ou en allant à votre locker.

L'autre semaine, en revenant de l'épicerie, un des locataires de gauche (je suis une locataire de droite) était assis sur son vélo, dans son entrée de cours de gauche. Je suis anti-faire-deux-voyages-de-mon-char-à-mon-appartement-avec-l'épicerie, ce qui veut dire que j'ai l'air plutôt, disons outnumbered quand j'essaie de rentrer mon paquets de sacs d'épicerie. (C'est pour cette raison que je persiste à être anti-écologique et à utiliser des sacs de plastique, parce qu'il est impossible de rentrer tous vos sacs en papier d'une shot.) Surtout que je fais 5 pieds, 100 lbs - donc veut, veut pas, avec mon tas d'épicerie, j'inspire la pitié.
Or, mon locataire de gauche, qui ne m'a saluée que parce que je lui ai fait un signe de tête (j'ignorais la ségrégation de l'immeuble à l'époque), s'est contenté de me regarder tout le long sans bouger et sans offrir son aide.

Mieux, un autre des locataires de gauche se trouvaient sur son balcon le fameux matin où Peanut a démonté mon pneu dessoufflé à la pluie battante. Il nous a regardé sans souffler mot, et sans même répondre à mon signe de tête en guise de bonjour.
Non mais, moi qui croyais être antisociale....

Bref.

Hier soir, quand je suis revenue de l'épicerie et que j'étais en train d'enfiler tous mes sacs autour des mes bras, Voisin a sorti ses poubelles. J'étais tellement concentrée sur ma technique que j'ai fait un saut de la mort quand je l'ai vu. On a commencé à jaser un peu et il s'est mis à m'aider sans même que je lui demande, en fermant ma valise (j'avais déjà tous mes sacs dans les mains à ce moment-là), en ouvrant ma contre-porte (j'adore ce mot, maintenant) et en tenant un sac pendant que je débarrais ma porte.

Plus tard dans la soirée, il est passé chez moi m'offrir une paire de billets pour un petit spectacle de Noël au Casino. Bref, Voisin est vraiment gentil et l'opposition est frappante entre lui et les locataires de gauche.

Dans une ligne de pensée parallèle, j'ai observé un Groupe d'Amis d'Autobus à mon arrêt. Ils sont trois ou quatre et, selon ce que j'ai déduis de leurs conversations, ils se connaissent uniquement par l'intermédiaire de l'arrêt d'autobus. Ce qui est légèrement troublant.

La semaine dernière, l'un d'eux est sorti de chez lui juste au moment où l'autobus arrivait. Il n'y avait que moi à l'arrêt et je lui ai lancé un petit commentaire à ce propos (tiens, Peanut, celle-là, elle était juste pour toi !) avant d'entrer dans l'autobus.
Hier matin, en arrivant à l'arrêt, il m'a dit bonjour.
Ce matin, c'est une des dames du groupe qui, trouvant que je faisais pitié avec mon capuchon, m'a offert de m'abriter avec elle sous son parapluie. Je me suis retrouvée entre cette dame et l'autre gars dans l'autobus (nous sommes pratiquement toujours debouts) et je me suis malgré moi retrouvée mêlée à leur conversation par intermittence.

Je respecte beaucoup les gens de 35 ans avec des enfants, en grande partie parce que je risque de devenir une telle personne moi-même (quoique je vise plus le chum que les enfants), même ceux qui jasent dans l'autobus.
M'imaginer faisant partie d'un tel groupe me donne tout de même un grand choc... Mais bon.

Mon point, c'était qu'il existe des gens sympathiques.
Ils le sont surtout quand votre relation avec eux demeure superficielle, mais bon, sympathiques tout de même. C'est le genre de truc dont j'ai besoin de me rappeler ces temps-ci.

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