Quand je prends mon vélo pour aller travailler, c'est dans la salle de bain de l'étage que je me change en fin de journée - que je remets mes vêtements de lycra, je veux dire. Quand j'en sors, j'ai une mini longueur de couloir à parcourir jusqu'à la cage d'escaliers et je dois avouer que j'ai toujours un peu peur de tomber sur des collègues, surtout ceux qui ne font pas partie de mon équipe et que je connais moins, pis d'être là avec mes leggings qui me collent à la peau, mon padding de fesses et ma petite camisole, dans un contraste frappant non seulement avec les vêtements que je porte pour travailler, mais aussi avec leur look qui tire sur le business professional.
(Cette crainte est sans doute plus présente depuis que, un mois après l'épisode, je suis tombée nez à nez dans la cage d'escalier avec le rédacteur qui m'avait rendue mal à l'aise. Pour faire exprès, il faisait genre 40 degrés dehors ce jour-là alors j'avais un pourcentage assez élevé de peau exposée. J'ai descendu les escaliers le plus lentement que je pouvais pour creuser un écart entre lui et moi, mais ça ne l'a pas empêché de m'attendre en bas pendant de longues secondes afin de me tenir la porte. Ce qui, en fait, révèle qu'au final, il s'est comporté de façon très honorable et non traumatisante cette fois-là - il m'a même saluée, c'est dire. Mais j'étais pas prête à le revoir. Genre, ever. Mais je digresse, là.)
Vous le savez sans doute, il est bon d'affronter ses peurs.
Ainsi, lundi après-midi, une fois avoir enfilé mes vêtements de vélo, je me suis rendu compte que j'avais oublié mon casque dans mon bureau. J'ai donc défilé dans le couloir toute saucissonnée de Under Armour. Ça s'est bien passé, j'ai croisé seulement deux collègues.
Mardi après-midi, un épisode dramatique a connu son dénouement à 16 heures 23 secondes très exactement, soit juste au moment où j'allais me changer dans la salle de bain. Après de longues discussions sur une formulation, j'ai chargé une collègue d'envoyer un courriel. Je ne voulais pas partir immédiatement au cas où un autre chapitre du drame débuterait à la suite du courriel, alors j'ai décidé d'aller me changer, puis de revenir voir si les cieux s'étaient enflammés en mon absence. Ça m'a permis de croiser encore deux-trois collègues dans mon accoutrement de cycliste.
Puis, ce matin, je travaille de la maison. Jusqu'au moment où je constate qu'à la suite d'une série d'erreurs commises par pas moins de quatre personnes - dont moi -, j'ai dans les mains un dossier qui doit être rendu aujourd'hui. Après discussion avec une superviseure, il est décidé que je dois le rapporter au bureau. Cette fois, c'est devant pas moins de neuf collègues que j'ai pu déambuler.
Faque je pense que j'ai passé à autre chose. Peut-être que je devrais commencer à porter du Lululemon au bureau, finalement. Ça fitterait peut-être dans le Casual Friday.
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