Friday, September 30, 2011

Update : nouveau message de l'organisatrice du Marathon de Montréal, qui m'explique que son message s'adressait plus au responsable de Courir Mag, qui semblait chercher à blâmer quelqu'un à tout prix. Elle ajoute qu'elle n'est pas satisfaite du produit elle non plus et que ce sera mieux l'an prochain.

D'accord. Je conserve des doutes, mais je veux bien.
Okay, quelqu'un, arrêtez-moi. J'ai la solide envie de faire un autre demi-marathon.

Heureusement que celui de Toronto est sold-out parce que c'est sûr que je me serais inscrite.

Actuellement, j'essaie de faire taire la petite voix dans ma tête qui me dit de racheter l'inscription de quelqu'un d'autre encore...
Travailler avec la langue, c'est un métier ingrat. Ou plutôt obscur, dans lequel on n'obtient que très peu de reconnaissance. Pourquoi? Eh bien, c'est votre faute, cher lectorat. Parce que vous, vous parlez français, ou vous parlez et anglais et français, et vous pensez que vous pouvez faire ma job aussi bien, voire mieux. Mais c'est pas le cas. Comme je travaille à longueur de journée à éviter des pièges linguistiques et à corriger des erreurs, il s'agit du genre de truc que je remarque dans tout ce que je lis qui est rédigé par le commun des mortels. Par contre, j'essaie d'être complaisante. Lorsqu'il s'agit d'erreurs que la majorité de la population ne verrait pas (par exemple, ARRÊTEZ d'utiliser "opportunité", sibole), je prends sur moi. Parce qu'à un moment donné, faut pas virer fou non plus. Et de toute façon, c'est quand même rare que je lis des trucs qui me font sauter au plafond. Je me souviens d'un livre, un seul, dont la traduction était mauvaise au point de me faire grincer des dents. Quant aux revues québécoises que je lis, rien à redire. Mais la fin de semaine dernière, je courais le demi-marathon à Montréal. Dans ce genre d'activité, les coureurs doivent aller chercher leur dossard, leur t-shirt et autres babioles quelques jours avant la course. En général, on nous remet aussi un programme contenant des renseignements sur la course et des articles sur des sujets intéressants. Et le programme du marathon de Montréal, il était a-bo-mi-na-ble. Sérieusement. Et le pire, c'est qu'il était bilingue. Donc le français était truffé d'erreurs de style, d'orthographe, de syntaxe et de langue, mais en plus, il avait été traduit vers l'anglais par des francophones qui parlent sans doute un anglais correct, sans plus. Soyons clair : je respecte tout à fait les francophones qui parlent un anglais qui n'est que "correct". À mon sens, c'est pas grave si on fait des fautes en anglais, j'en fais moi aussi; l'important, c'est de se faire comprendre. À l'oral!!! Pas à l'écrit! Il y avait d'abord des problèmes de traduction : des endroits où l'anglais et le français ne disaient pas la même chose. Et je ne parle pas de petites nuances qui se perdent, non, je parle de trucs flagrants. Par exemple, le français disait que la boisson sportive servie pendant la course était faite à base de vrai jus de fruit. L'anglais disait que cette boisson "is not your usual sports drink"... Et puis, évidemment, l'anglais était très approximatif; tournures douteuses, structures calquées sur le français ("I have a hard head" pour un monsieur qui "a la tête dure"...), fautes de grammaire, etc. Sérieusement, j'ai eu honte. Parce qu'au Québec, on tient à notre langue, pis qu'on la respecte plus que ça. Et parce qu'il y a des touristes qui participaient à la course, dont certains qui ne parlent qu'anglais, et qui ont vu ça. Et peut-être que l'anglais c'est secondaire au Québec (en théorie du moins), mais il me semble qu'on a aussi du respect pour nos touristes. Alors, pour la première fois de ma vie, j'ai écrit un message à la publication pour porter les erreurs à leur attention. J'ai pris le temps de caractériser les erreurs et de donner des exemples. Et j'ai souligné que le contenu était intéressant, mais qu'il aurait certainement fallu porter plus d'attention à la qualité de la langue. Au moins de l'une des deux. J'ai reçu une réponse du président de Courir Mag, le magazine qui publiait le programme, qui semblait avoir compris ma démarche. Il disait qu'il était d'accord avec moi et précisait que le contenu du programme, mis à part quelques sections, avait été préparé par les organisateurs du marathon. Il mettait en copie conforme de sa réponse une organisatrice. J'étais satisfaite. Or - j'ignore si elle m'a incluse dans sa réponse par erreur, et je vais lui donner le bénéfice du doute. Mais cette organisatrice nous a répondu que tous les commentaires qu'elle avait reçus sur le programme était positifs, que les gens avaient jugé les articles pertinents, et que si j'étais la seule à me plaindre, fallait pas s'énerver avec ça. Ce sont ces mots. Et je suis insultée. D'abord parce que de toute évidence, elle n'a pas lu mon message. Le fait que tu écrives "haltère" sans "h", ça rend pas ton article moins pertinent, j'ai pas dit le contraire. Et ensuite parce que rejeter en bloc une critique fondée et étayée par des exemples évidents (je pourrais vous en donner d'autres!) qui visait un but constructif, c'est être borné. C'est pas professionnel. Et c'est décevant. Je vois mal comment on peut se dire que c'est pas grave de rédiger tout croche dans le cadre d'une activité de si grande envergure... Alors voilà. Fallait que j'en parle. Parce que travailler avec la langue, tout le monde pense être capable de le faire. Mais c'est pas le cas. Et personne le sait.

Wednesday, September 28, 2011

Quote du jour : Quartz : Ça dit que la TVA pourrait être ajoutée au prix de l'achat. C'est quoi la TVA? Raiontzukai : La taxe de vente harmonisée?