Thursday, June 29, 2017

Quand Bout d'Chou est né, Raiontzukai et moi avons perdu le contrôle de la maison. Nous ne dormions plus, et devions quand même nous lever tôt avec Coco tous les matins, en plus de le divertir avec un bébé qui chialait dans les bras - parce que Bout d'Chou a passé les cinq premières semaines de sa vie à chialer, une habitude qu'il a fini par perdre à un moment donné au cours des, ouf, 10-12 mois suivants. Bref, nous étions crevés.

Nous avons donc choisi nos batailles, et comme nous ne sommes, ni l'un ni l'autre, particulièrement portés sur le ménage, c'est là-dessus que nous avons rogné.

Pendant de longs mois - jusqu'à ce que nous embauchions une femme de ménage -, l'époussetage s'est fait très sporadiquement chez nous. La balayeuse était encore plus rare, puisque le seul moment que vous avez, comme parent, pour passer la balayeuse, c'est celui où les enfants dorment, mais qu'il s'agit également du moment le plus mal choisi pour le faire. Quant à la moppe, elle a tout simplement été reléguée aux oubliettes et remplacée par une moppe à spray nous permettait de faire du spot-cleaning au besoin. Nous continuions de faire le lavage par obligation, mais nous ne faisions que le strict nécessaire en matière de pliage : nous pliions les vêtements des enfants et les couches, mais le reste - les serviettes et nos vêtements - restait dans des paniers au pied de notre lit pendant des semaines. Je ne niaise même pas. On a souvent accumulé là trois ou quatre brassées de nos vêtements et deux brassées de serviettes.

Bout d'Chou a grandi, et les choses deviennent plus faciles, mais c'est tellement graduel que, souvent, on ne s'en rend même pas compte.

Mais cette semaine, j'ai soudain réalisé que, récemment, les paniers au pied de notre lit sont généralement vides. Autrement dit, depuis quelques semaines, on a le temps de ranger nos vêtements et les serviettes au fur et à mesure qu'on les lave.

C'était tellement inédit que je me suis empressée de le faire remarquer à Raiontzukai.

Ç'aura pris deux ans, mais câline, on commence à reprendre le dessus.
Inspiré de divers textes, publiés par La parfaite maman cinglante, sur la réalité et la tentation de l'"autre" -

Il va toujours y avoir quelqu'un d'autre


Le jour où tu as rencontré ton chum, tu es devenue folle, un peu. Tu es tombée amoureuse, tu t'es mise à trouver le monde plus beau, les blagues plus drôles, et tu as eu envie de trucs fous, comme d'une maison et des enfants - mais tu n'es pas pour autant devenue aveugle.

C'est clair : c'est pas parce que tu es en couple que tu ne continues pas de voir les autres gars. Ça se peut même que tu cliques avec certains. Faut pas virer fou avec ça. Parce que c'est ton chum que tu aimes. Et que ça te suffit pour tourner le dos à tous les quelqu'uns d'autres, en te disant "tant pis".

Ouaip, il va toujours y avoir quelqu'un d'autre. Ou une possibilité de quelqu'un d'autre. Mais ça, sans doute que tu le savais déjà.

Tu ne savais peut-être pas, toutefois, à quel point, une fois ta vie de couple prise d'assaut par la réalité des enfants, ce quelqu'un d'autre-là pourrait devenir tentant. Parce que tu peux lui parler tranquillement, sans cris d'enfants qui font de l'interférence. Parce que tu peux lui parler d'autre chose que des enfants. Parce qu'il te voit, toi - toi en train d'être toi, et pas en train d'être une maman. Parce que parfois, ton chum est ton équipier avant d'être ton amoureux. Et que c'est facile de laisser ça déraper. Parce que, on se le cachera pas, des enfants, ça peut mettre un couple à rude épreuve, le faire passer au second rang, pendant un peu trop longtemps.

Des raisons, il va toujours y en avoir. Tu vas toujours être capable d'en trouver si tu en cherches.

Il va toujours y avoir quelqu'un d'autre. La décision va toujours te revenir, à toi. Elle ne sera pas toujours nécessairement facile à prendre. Et peut-être que pour toi, le meilleur choix, ce sera l'autre. Et peut-être que ce sera ton chum. Mais la beauté de la chose, c'est justement cette liberté de choix-là.

Parce que quand tu as rencontré ton chum, c'était pas la fin de la quête - c'était le début.

Quand je rentre chez moi le soir, c'est parce que c'est mon chum que j'ai choisi. Et manifestement, comme il est là également, il m'a choisie aussi. On s'est choisis, même si on n'y est pas obligés. Même si on se tombe assidûment sur les nerfs parfois. Même s'il y aura toujours quelqu'un d'autre. Peut-être qu'on ne prendra pas toujours cette décision-là - on verra bien. Mais chaque jour, on a le choix. Et moi, c'est ça que je trouve beau.

Wednesday, June 28, 2017

Aujourd'hui, au bureau, était organisée une activité de groupe dans laquelle intervenait une sorte de machine distributrice d'eau qui contenait du punch. Toutefois, la fonction "distribution" de la chose était plutôt problématique, si bien qu'il était difficile de se verser un verre. Le collègue me précédant a taponné pendant quelques minutes; quand est venu mon tour, j'ai décidé d'essayer une tactique différente, consistant à incliner le réservoir avant d'appuyer sur le bouton pour faire couler le punch dans mon verre.

Pour entendre marmonner cavalièrement derrière moi : "It's clogged, it's not going to work."

J'ai levé les yeux pour apercevoir, derrière moi, attendant sagement (ou pas vraiment) son tour, un collègue que j'avais jamais vu de ma sainte vie.

Réflexion 1 : Euh, sois poli si t'es pas joli.
Réflexion 2 : T'es qui, toi, chose???

J'ai rebaissé les yeux vers mon verre, lequel était en train de se remplir tranquillement, parce que, ô surprise, ma technique fonctionnait.

Et parce que moi aussi, je suis capable d'être cavalière, je me suis tournée vers le dude pour lui lancer une superbe onomatopée signifiant "nananananère".

Il n'a rien dit.

Quartz : 1; avocat snob : 0.
Un de mes petits plaisirs de langagière, incompréhensible pour vous, chers lecteurs, est le fait que le petit outil de recherche, tout en haut de la page, me permet de voir si j'ai déjà utilisé tel ou tel terme dans mon blog.

En tapant le billet ci-dessous, j'ai pas pu m'empêcher d'aller vérifier si j'avais déjà utilisé le mot "évangile". J'ai été quand même rassurée de constater que c'était la toute première fois. (Bon, là je viens de rajouter une deuxième occurrence artificiellement, mais passons.)
Au cas où vous en douteriez, je travaille encore dans une équipe constituée de dieux. (Ce qui m'amène à me demander quand, donc, j'ai arrêté de répéter fréquemment que j'étais une déesse, et POURQUOI?)

Ce n'est toutefois pas sur le comportement de l'équipe de ménage que j'appuie mon observation, cette fois. En effet, ici, cette équipe est constituée de personnes normales qui ont apparemment reçu des instructions leur permettant non seulement de nous parler, mais de le faire en utilisant un volume régulier, et, mis à part la dame qui me répond systématiquement "Parfait" quand je lui dis "Merci" après qu'elle a vidé ma poubelle - truc que je ne finis juste pas de trouver étrange, même après cinq ans, au point que j'ai sérieusement envisagé de lui répondre "Parfait" récemment quand elle m'a remerciée de lui avoir tenu la porte -, il s'agit de personnes tout à fait respectables qui prennent la place qui leur revient dans l'espace.

Mais aux yeux des rédacteurs que je révise, alors là, je suis - comme les autres membres de mon équipe - rien de moins qu'une déesse.

Ainsi, on me consulte régulièrement avant de changer d'infimes détails, style une virgule. Mieux, on vient souvent quêter ma permission lorsque l'on choisit de ne pas suivre une de mes suggestions, ou lorsqu'une phrase que j'ai déjà revue change. Il n'est pas rare qu'on vienne me poser une question à laquelle je donne une réponse qui repose, non pas sur une quelconque règle de grammaire, mais sur la simple façon dont ça sonne - autrement dit, je suis dotée d'une Oreille Francophone Supérieure. De plus, ma parole est parole d'évangile, c'est-à-dire qu'elle est vérité absolue et incontestable et qu'on l'invoque, sans jamais la remettre en question ou même la vérifier, pour appuyer son avis ou s'opposer à une opinion contraire. Je suis un ouvrage de référence, je suis un dictionnaire.

Est-ce que c'est pas la consécration, ça?

Monday, June 26, 2017

De l'art d'obtenir ce qu'on veut quand on a 2 ans -

Quartz (à Coco qui fait du drame parce qu'il s'est vaguement fait mal à une jambe) : Veux-tu mettre de la glace sur ton bobo?
Coco : Oui.
Quartz (après être allée cherché la pochette à congeler dans la cuisine, suivie de Bout d'Chou) : Tiens, Bout d'Chou, veux-tu aller porter la glace à Coco?
Bout d'Chou (après s'être exécuté, tourné vers moi) : Aussi, glace.
Quartz : Tu veux de la glace toi aussi? Mais tu ne t'es pas fait mal.
Bout d'Chou (se jetant par terre) : Bobo!
Ce matin, quand je suis arrivée dans le vestiaire/douche situé dans le sous-sol de mon immeuble, il y avait deux femmes qui prenaient, à elles deux, tout l'espace sur le comptoir autour des trois lavabos. Trouvez l'erreur. Aucune d'elles n'a réagi à mon arrivée. J'ai donc ajouté mon trucs sur un racoin, collés sur les sacs et le casque de vélo de l'une d'elles. Heureusement, quand j'ai eu fini de me changer, une des deux était partie et j'ai donc eu droit à un bout de miroir pour me préparer.

Pis ça va. On cohabite. Je comprends. Même si moi, à leur place, je me serais garochée pour faire de l'espace à la nouvelle venue.

Sauf que. Quand la dame qui restait a fini de se préparer, elle a ramassé ses sacs et son casque de vélo, ceux sur lesquels j'avais collé mes trucs, et puis elle est allée les ranger dans sa putain de case. Parce qu'il y a des cases, dans le vestiaire. Sauf qu'ils sont tous occupés à temps plein. Alors moi, je n'en ai pas. C'est pour cette raison-là que mes sacs et mon casque, je dois les avoir avec moi quand je me prépare (cela dit, je les mets par terre, pas sur le comptoir, mais manifestement, je suis une personne vraiment plus extraordinaire et dotée de savoir-vivre que la moyenne). Mais elle, si elle a une case, là, pourquoi elle avait besoin de prendre toute la place, ca-le-vai-re????

Sunday, June 25, 2017

Quand on devient mère - ou plutôt dès qu'on tombe enceinte -, on devient une propriété publique qui se fait juger ouvertement par tous et chacun, que tous et chacun soient ou non qualifiés.

Pis honnêtement, je m'en fiche. Ou plutôt, j'ai appris à vivre avec, et j'ai choisi d'assumer mes choix plutôt que de prendre à coeur les jugements. Jugez - moi, je regarde ailleurs.

Parallèlement, j'ai réalisé la semaine dernière que le grand défaut des gens culturés, c'est qu'ils en savent tellement qu'ils en viennent à croire qu'il savent tout.

C'est ainsi qu'une certaine personne très cultivée, qui, bien évidemment, est issue d'une génération précédente et n'a jamais eu d'enfants, a attrapé un de mes commentaires sur ma vie de mère, l'a complètement déformé pour formuler une critique à l'endroit d'une approche que je n'adopte donc même pas, et qui du reste est applicable à des enfants significativement plus âgés que les miens, et ce, en s'adressant, non pas à moi, mais à une autre personne qui prenait part à la conversation.

C'est même pas tant le jugement qui m'a insultée, que la façon de faire - car, en fait, je partage l'avis de la personne en question sur le point qu'elle soulevait. Cependant, cette façon de faire, malgré l'épaisseur d'éducation beurrée par-dessus, était rigoureusement la même que celle des gens qui n'ont même pas fini leur secondaire.

J'ai cessé d'écouter et je me suis tournée vers une autre conversation, mais vraiment, j'aurais dû éclater de rire.