Thursday, June 24, 2021

 J'aurais dû m'en douter, probablement : ça faisait déjà deux jours que Bout d'Chou chignait chaque soir qu'il ne voulait pas quitter son enseignante de maternelle.

Sure enough, ce matin, à 5h40, il pleurait dans son lit parce que "Je veux revoir Madame Marie."

Bonne vacances tout le monde!

Tuesday, June 22, 2021

 Chère masculinité toxique,

En fin de semaine dernière, nous sommes allés camper, pis j'ai pensé à toi.

J'ai pensé à toi à 2 heures du matin quand je suis sortie de la tente pour aller au bloc sanitaire. Il faisait noir comme dans un four et même s'il y avait des dizaines de tentes et de roulottes partout autour de moi, je me suis fait la réflexion que je ne tripais pas tant, à me promener toute seule comme ça, dans le milieu de la nuit.

Quand je suis sortie du bloc sanitaire pour revenir à la tente, j'ai cru entendre des voix. J'ai regardé dans l'obscurité en dirigeant ma lampe frontale vers le son, mais il n'y avait rien. J'ai été soulagée. Je me suis dit que je n'aimerais pas croiser des gens. Surtout des hommes disons. Et c'est là que je les ai vus : deux hommes, plus grands que moi évidemment, qui marchaient en sens contraire au mien, sans lampe. J'ai détourné le regard pour les ignorer. Mais ils m'ont accostée : "Excuse-moi?"

À cause de toi, masculinité toxique, j'ai répondu "Oui?" sans m'arrêter de marcher en sens contraire. Pour mettre de la distance entre nous. Juste au cas. 

Ils avaient l'air tout à fait inoffensifs. Leur lampe n'avait plus de pile et ils cherchaient leur section du camping dans le noir. Ils n'étaient pas dans la bonne section et j'ignorais où ils devaient aller. Ils ont rebroussé chemin pour aller dans la même direction que moi puisqu'ils se dirigeaient dans un cul de sac. Moi j'arrivais à l'embranchement où je devais tourner pour retourner à ma tente; eux devaient continuer tout droit pour chercher leur section. Moi j'avais une lampe. Eux avaient besoin d'aide. Ça m'aurait pris cinq minutes, les suivre jusqu'à une pancarte pour qu'ils sachent où se diriger. Ça m'aurait demandé vraiment très peu d'effort, pis ç'aurait été super serviable.

Mais je ne l'ai pas fait. À cause de toi, masculinité toxique. Parce que dans le noir, en pleine nuit, même devant deux gars qui ont l'air inoffensifs, j'ai peur. Je ne fais pas confiance. À cause de toi, masculinité toxique, ya deux des tiens qui ont continué à errer dans le noir quasi-total. À cause de toi, ils n'ont pu compter que sur eux-mêmes, parce que moi, c'est des hommes dans leur ensemble dont je dois me méfier, au cas où.

J'espère que tu es fière de toi, masculinité toxique.