Sunday, November 10, 2002

Et je n'arrive pas à dormir. C'est vraiment chiant. Pourtant je dors debout depuis le début de l'après-midi - et maintenant, je ne suis pas capable.

Je dois avouer aussi que tant qu'à ça, j'ai pas spécialement le goût de dormir non plus.
J'ai pas du tout envie de devoir aller à l'école demain matin, et puis de devoir revenir chez moi faire ma composition d'espagnol, et puis de diner, et puis de continuer comme ça...

Vous vous souvenez de mon post full révolté dans lequel je chialais parce que c'était pas correct, à la fin, que la vie, ça soit toujours refaire la même chose à tous les jours ? (Daté du 13 septembre si ça vous intéresse à ce point-là, moi, je suis trop paresseuse pour faire un lien, bon) C'est un peu ça.

C'est sûr que c'est déprimant de voir les choses comme ça, et yen a qui vont me trouver négative - et je ne le suis pas. Un peu fataliste peut-être, un peu trop réaliste aussi, mais je ne suis pas négative. Et de toute manière, ma vision des choses n'est qu'une vision, mais ça ne change pas que c'est comme ça que les choses sont. (Vous êtes bienvenus à essayer de me prouver le contraire, et bonne chance, mais jamais personne n'a soulevé d'objection, je crois pouvoir en déduire que j'ai raison) Sauf que si moi je trouve ça stupide, et complètement insipide et tout, si c'est comme ça, c'est que la majorité des gens doivent y trouver leur bonheur.

J'ai lu un article dans le Capital Santé d'il y a quelques mois qui disait qu'on vivait dans une société qui nous fait cultiver un manque, c'est-à-dire qu'on nous donne l'impression que le bonheur viendra avec le prochain bien acheté, la prochaine promotion obtenue. Ce qui fait que finalement, on se brûle, on n'est jamais satisfait de ce qu'on a, qu'on a finalement tout pour être heureux mais qu'on ne l'est pas parce qu'on n'apprécie même pas ce qu'on a parce qu'il y a autre chose en avant de nous qui brille et qui nous promet mieux.

Je suis présentement en train de me demander d'où exactement est-ce que tout ça vient et où est-ce que ça s'en va, et surtout quand exactement ce post niaiseux s'est transformé en exposé de mes réflexions intérieures... Mais bon. Accrochez-vous, ça risque de faire mal.

Le résultat de tout ça, c'est qu'on finit par sentir un énorme manque en nous, et on sait même pas d'où il vient parce que c'est vrai, on a tout, merde ! On a tout et on n'est pas heureux pour autant - et ça, c'est une réalisation qui fait assez mal, on a suivi à la lettre les instructions de notre super Société de Consommation et on n'est pas où on croyait se rendre !

D'un autre côté (toujours lu dans un article du Capital Santé), comme on dit, happiness is overrated - on est perfectionniste en matière de bonheur comme en tout. Autrement dit, dès qu'on a le moindrement l'impression qu'on n'est pas assez heureux, on se demande ce qu'il y a de pas correct chez nous, alors que le bonheur, c'est pas être de bonne humeur 24/7.

La conclusion, finalement, de ça, c'est que tout est de la faute de la société. Je sais pas pour vous, mais je trouve qu'elle a le dos large, cette société-là. Est-ce qu'il y a une personne au monde qui est consciente que la société, c'est nous la faisons ? Si elle est comme ça, c'est parce qu'une majorité y a trouvé son compte, bordel ! Si vous blâmez la société, vous vous blâmez vous-mêmes - et oh ! suprise ! tout ça, c'est notre faute à nous, personne d'autre ! Sauf que ça donne un trop gros coup de poing dans la figure de se dire ça, alors on évite d'y penser, et tout continue comme avant, comme on l'a décidé.

Et tant qu'à être dans les réflexions sur le bonheur - est-ce que ya quelqu'un qui va finir par me définir ce que c'est ? J'ai déjà essayé, j'ai lamentablement échoué, enfin, relativement. Parce que j'ai pas réussi à en faire une définition, mais j'ai déduit que le bonheur, c'est quelque chose qu'on a surtout quand on s'en rend pas compte. C'est seulement mon opinion, mais je pense que si vous vous demandez pas si vous êtes heureux, c'est que vous l'êtes. Parce que c'est quand vous ne l'êtes pas que ça vous manque et vous y pensez.

Autre piste à suivre : pourquoi il y a de plus en plus de cas de dépressions et autres, vous croyez ?
Moi je crois que pour finir par tomber dans des choses comme ça, il faut y avoir une prédisposition, je déteste appeler ça une faiblesse mentale, mais je n'ai pas d'autre nom pour. Pourquoi ? Parce que le raisonnement des personnes déprimées, ou de celles qui souffrent de n'importe quel genre de «désordre», troubles alimentaires, auto-mutilation, troubles obsessifs-compulsifs et j'en passe, ça ne vient pas à l'esprit d'une personne dite «normale». Même si vous savez que certaines personnes se coupent ou se frappent pour se sentir mieux, vous n'essairez pas de faire pareil si vous n'avez pas une prédisposition à comprendre le raisonnement. (Et remerciez le ciel si vous ne comprenez pas !)
Bon, évidemment, s'il y a plus de cas de dépressions et autres, ce n'est pas parce qu'il y a de plus en plus de gens qui ont les prédispositions dont je parle, mais parce qu'il y a de plus en plus de situations «déclencheuses» (est-ce que c'est un mot, ça ?) dans le monde d'aujourd'hui. Autre chose à blâmer sur la Société.
Parce que je crois que ce genre de faiblesse-là peut très bien rester cacher le temps d'une vie si rien ne vient jouer avec les nerfs de la personne.

Exemple très personnel que j'espère ne pas regretter d'avoir publiciser :
Il y a quelques semaines, voires mois (je n'ai aucune notion du temps), et je l'ai raconté ici, j'ai eu un flash soudain et je me suis souvenue de mon habitude de «balancer» chaque mouvement que je faisais quand j'étais au primaire. J'ai raconté ça à une amie qui a longtemps eu des problèmes d'obession-compulsion, et elle est convaincue que c'en était. Peut-être une forme légère, parce qu'après tout c'est disparu tout seul et ce n'est jamais revenu, mais ça marque une tendance chez moi - et ya rien qui me dit que ça pourrait pas revenir un jour. Si c'est disparu, c'est probablement parce que le manque quelconque que je comblais avec ça a disparu, ou que quelque chose est arrivé pour me faire me sentir mieux - je n'en ai aucune idée, je ne me souviens plus de grand-chose, mais quand même.
J'ai déjà aussi demandé à ma mère à quoi ça servait de vivre puisqu'on allait mourir de toute manière, et je me souviens très clairement d'avoir essayé de dormir par terre parce que je trouvais que je n'étais pas «une bonne fille». Fouillez-moi où j'allais chercher ça, mais je doute que ça soit quelque chose de courant chez les petites filles d'âge 7-8 ans.

Enfin bref, je me fous si vous me croyez pas ou êtes pas d'accord avec moi, mais je pense que ça démontre une «prédisposition» comme je parlais. Qui pourrait très bien rester tranquille pour le restant de mes jours, mais avec un élément déclencheur approprié, pourrait très bien faire de gros dégats.

La question devient donc : qu'est-ce qui s'est donc passé pour que tout soit tellement plus difficile qu'avant ?
À ça, je n'ai pas de réponse, seulement l'intuition que c'est encore la faute à la Société.

Ma conclusion à moi, ça reste que le monde est tout simplement pourri !

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