Tuesday, May 15, 2007

Je commence sérieusement à détester appeler ma mère. Elle est juste épuisante. Pas pour rien que je me débrouille toujours pour avoir quelque chose à faire pendant que je l'écoute : de la vaisselle, du ménage, du pliage de linge - ce soir, j'ai fait mes exercices de physio. Je vous en prie, si un jour je vous draine autant que ma mère peut drainer mon énergie et ma bonne humeur, ne m'avertissez pas : tuez-moi immédiatement, plutôt.

Je croyais jusqu'à ce soir que ce qui était le plus énervant, chez elle, c'était sa capacité à parler pendant de longues minutes de quelque chose qui n'est PAS arrivé, ou de quelque chose qu'elle ne sait PAS. Ou encore son habitude de parler de trucs particulièrement pas intéressants ou pas pertinents avec force détails - vous voulez pas savoir le temps que peut mettre ma mère à me décrire la COULEUR de son nouveau t-shirt par téléphone. Sérieusement, vous voulez juste pas.

Maintenant, je crois plutôt que ce qui m'achale le plus, c'est que je ne peux jamais demander de ses nouvelles à ma mère : dès qu'elle entend ma voix au bout fil ou qu'elle m'aperçoit quand je vais la visiter, elle me raconte toutes les dernières nouvelles de sa vie dans le détail. Mais VRAIMENT dans le détail. Ce soir, j'ai eu droit aux détails des rouages de l'aide financière aux études - ma mère se contrefiche complètement que je les connaisse par coeur, les ayant explorés tout au long de mon bac, il faut quand même qu'elle me les décrive.

Ainsi, chaque fois que je l'appelle, elle monopolise disons la première demi-heure à me raconter sa vie, pendant que je témoigne de ma présence à grands coups de "hmm-hmm", "ouin" et "ok". Ensuite, elle y va avec un "pis toi ?" - à ce moment-là, vous comprenez bien que j'ai plus du tout envie de raconter mes histoires.

Le comble de l'insulte est venu ce soir.
Quand elle a enfin eu terminé son monologue et qu'elle m'a demandé ce qu'il y avait de nouveau de mon côté, je lui ai dit que j'avais été chez la physio cet après-midi. Elle avait pas retenu que c'était aujourd'hui, ce qui n'est pas particulièrement grave.

SAUF QUE, au bout d'un moment, elle s'est écriée : "Au fait ! Ta chatte s'est fait opérer, non ? Comment elle va ?"

...

C'est clair : je peux pas avoir d'enfants. Je risque trop de virer comme ça, et ça serait dangereux pour la santé mentale de tout le monde.

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