Monday, April 03, 2017

D'accord, je radote beaucoup ces temps-ci, mais que voulez-vous, je suis occupée à prendre beaucoup trop à coeur certains trucs qui ne devraient même pas me toucher. Bear with me. Car oui, je vais encore vous parler d'imperfection.

Ceci dit, je vous comprendrais tout à fait d'être tannés de m'entendre ressasser mon désillusionnement. Même moi, je trouve que j'exagère. En fin de semaine, je me suis saisie par les épaules en me disant : "Là, Quartz, il va falloir que tu en reviennes." Et j'ai essayé de comprendre pourquoi j'en revenais pas.

Il y a bien sûr une partie de la réponse qui vient du fait que ça fait cinq ans que je travaille ici, et que jusqu'à une date très récente, je croyais évoluer dans un milieu à la The Sound of Music (que je n'ai jamais vu, veuillez donc me pardonner si la comparaison ne tient pas la route). En temps normal, on découvre la réalité plus rapidement que ça dans un milieu de travail, mais je crois que mes congés de maternité ont retardé cette prise de conscience-là. Alors j'ai eu le temps de conclure que tout était au mieux dans le meilleur des mondes (puisque je n'arrêterai jamais de me faire à moi-même des gags de Voltaire, même si j'ai détesté Candide avec passion au cégep). Premier élément de réponse.

Le deuxième élément de réponse, je l'avais déjà d'une certaine façon, mais je le formulais autrement : le fait de me buter à l'imperfection des gens fait, dans mon esprit, ressortir la mienne. Autrement dit, je vois des gens que j'aime beaucoup se comporter de façon pas très honorable. Toutefois, je sais bien qu'ils ne font pas exprès, je sais bien qu'ils font de leur mieux avec ce qu'ils ont, et que parfois, life gives you lemons, et on ne peut pas en faire grand chose de bien joli. J'irais même jusqu'à dire que les personnes en cause n'ont même pas conscience de la mesure dans laquelle leur attitude est contestable. Par conséquent, puisque je n'ai pas la prétention d'être meilleure que les autres, il est certain que moi aussi, je fais des trucs pas très honorables sans m'en rendre compte. Il est certain que mon mieux à moi aussi est nettement insuffisant, et je ne sais pas à quelle fréquence. Et je crois que c'est ça que je trouve le plus dur à gérer.

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