Tuesday, March 08, 2005

Wow... est-ce qu'on était vraiment si cutes, nous aussi, quand on était au cégep ?

Je me rends au cégep pour acheter les billets de la comédie. En passant devant, j'aperçois un groupe d'étudiants avec des pancartes. Tiens, ils sont en grève ? Je ne savais pas. Tant pis : s'ils sont là, c'est pour empêcher que les gens entrent, si les gens veulent entrer, c'est que tout n'est pas fermé - moi, je veux juste un guichet et la vie scolaire, je ne suis pas une menace. Je me parke, je marche jusqu'à l'entrée pour me faire accueillir par une gang de jeunes primées avec des pancartes, mais néanmoins très drôles, qui se collent en m'apercevant pour bien m'empêcher de passer, d'un coup que j'aurais l'intention de les piétiner.

GJPP : Bonjour, vous étudiez en quoi ?
Quartz : J'étudie pas ici, je suis à l'université.

S'ensuit un moment de down collectif chez la GJPP qui ne pourront sûrement pas me faire part de leurs convictions étudiantes. Je dois avouer que je ressens une petite supériorité à les boucher ainsi, à moi toute seule.

GJPP : Vous venez faire quoi ici ?
Quartz : Je veux aller au guichet et à la vie scolaire.
GJPP : Le guichet ne marche pas - il y en a un sur la rue X. Et la vie scolaire est fermée : tout est fermé vu qu'on est en grève. C'est notre 4ème journée de la grève de 6 jours.
Quartz : Bon, d'accord, alors.

Je m'éloigne en les trouvant vraiment très drôles : fallait être là pour savoir à quel point ils étaient cutes. Puis, soudain, dans mon dos, je les entends s'écrier :

GJPP : Bonne journée de la femme ! Gâtez-vous !

C'était en s'en rouler par terre.
Mieux, quand je suis repartie, le groupe que j'avais aperçu en arrivant s'était déplacé sur le coin de la rue et encourageait les automobilistes à klaxonner pour les encourager. Bon, comme yavait personne qui le faisait, qu'ils faisaient pitié et qu'après tout, moi aussi, j'aimerais le ravoir, le foutu 103 million, même si je sais que ça n'arrivera pas, j'ai fini par klaxonner, et ce fut vraiment comme une grande victoire collective pour eux. C'est à peine s'ils ne se sont pas sautés dans les bras en pleurant de joie, je vous dis.

Dans le fond, ç'aurait difficilement en être autrement, puisque les étudiants de cégep sont généralement extrêmement idéalistes et révolutionnaires. C'est sûr que c'est facile d'être idéalistes et révolutionnaires quand vos frais d'inscriptions coûtent quelques centaines de dollars par session. Une fois à l'université, j'ai l'impression qu'on vieillit un peu, qu'on devient un peu plus réaliste. Pas que personnellement, j'ai déjà été une idéaliste révolutionnaire, mais bon.

Tout ça pour dire que je n'ai pas pu acheter les billets, et que je sais pas trop quand je vais pouvoir, puisque les étudiants du cégep votent à tous les trois jours pour renouveller la grève, et, étant des idéalistes révolutionnaires, je pense pas que ça va s'arrêter tout de suite. Je me demande vraiment qu'est-ce que la troupe de la comédie fait présentement. Il leur reste à peine un mois pour tout mettre sur pied - ce qui risque de se faire à coup de grandes répétitions se terminant à une ou deux heures du matin. Ce qui m'inquiète surtout, moi, ce sont les décors...

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