Tuesday, July 19, 2005

Parce qu'il faut jamais être trop sûre de soi, dans la vie, car les choses nous sont rapidement remises en perspective.

Par exemple, moi, ça faisait un bon petit bout que j'avais pas été agressée par un vieux monsieur. Je tenais cette nouvelle situation tranquille pour acquis, et voilà, j'ai été punie ce matin.

Heureusement, ça ne se classe pas dans la catégorie d'agression, mais c'était quand même plutôt troublant.

Le matin, depuis deux semaines, je prends mon auto et je me stationne dans le parking du métro Longueuil - il me reste alors une petite marche de 5 minutes à faire.

Ce matin, alors que je marche, ya un gros pick-up qui arrive sur la route qui passe devant moi, et vers laquelle je me dirige. Le pick-up fait son stop, il est complètement à ma droite. Du coin de l'oeil, je vois que le chauffeur me regarde. Je ne paranoye pas immédiatement, après tout, c'est bon signe, ça veut dire qu'il me voit et qu'en théorie, il ne me frappera pas si j'essaie de traverser devant lui à ce moment-là. Il décolle de son stop. Il me fixe toujours. J'aime pas me faire fixer, c'est vraiment désagréable.

Ma tactique quand on me fixe et que j'aime pas ça (ce qui est quand même la majorité du temps), c'est de fixer moi aussi, avec l'espoir que l'autre va sursauter et baisser les yeux. Mais ça, ça marche uniquement quand l'autre est un petit nerds gêné (par exemple, un petit cuisinier nommé Manu qui est du genre à bégayer si vous vous approchez trop). Généralement, les monsieurs d'âge mûrs continuent de vous fixer, se disant sûrement que leur âge trop avancé les exempte de savoir-vivre. Enfin, ça reste ma tactique parce que si l'autre ne regarde pas ailleurs, j'affiche un petit air savamment dégoûté et supérieur avant de détourner les yeux.

DONC, comme je disais, je lève ma tête pour regarder le petit monsieur. Il était à ma droite quand il a fait son stop, il est rendu presque complètement devant moi. Évidemment, il me fixe toujours. Je le fixe. Ça ne le dérange pas. J'abandonne mon idée d'air dégoûté et supérieur parce que le tronçon de route à ma gauche, dans lequel il s'engage, est une courbe qui s'éloigne et j'estime qu'il devra regarder devant lui très bientôt, et que je n'ai pas le temps de mettre au point l'air voulu à temps.

Sauf que je me trompe. Oui-oui, le gars a bel et bien PRIS SA COURBE en continuer de me fixer comme un cave. J'ai été traumatisée. Vraiment. C'est dans le grave.

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